Pour faire face, plusieurs pistes existent. « L’irrigation n’est pas encore la norme pour l’ensemble des cultures au sein de la Région wallonne« , indique Marnik Vanclooster. « Mais de plus en plus d’agriculteurs commencent à s’équiper.«
À plus long terme, il plaide pour une adaptation structurelle : « Il y a des modalités de traitement des sols, l’occupation avec des cultures hivernales, qui permettent de limiter l’évaporation. » Il évoque aussi la sélection de variétés plus résistantes à la sécheresse. C’est d’ailleurs ce qu’a tenté Nicolas Manneback : « On a pensé à mettre du lin d’hiver pour qu’il s’enracine mieux et qu’il soit déjà en place pour le printemps si jamais il n’y a pas d’eau.«
Le chercheur insiste aussi sur la connaissance fine des sols : « Par exemple, les sols limoneux ont une excellente capacité de rétention. Le problème, c’est que les cultures n’arrivent pas encore à atteindre cette humidité en profondeur. Mais avec des plantes qui développent vite leurs racines, on peut devenir plus résilients.«
Des initiatives sont d’ailleurs en cours au sein du Earth & Life Institute, rapporte son président Marnik Vanclooster, qui travaille sur des plantes aux racines plus profondes pour aller chercher l’eau là où elle se trouve encore.
Philippe Poncin, lui, croit à un changement de paradigme. « Si vous vous mettez à arroser tout le temps, les légumes deviennent dépendants. Mais si vous couvrez le sol et que vous arrosez moins fréquemment, ils s’adaptent. » Il met en avant les bénéfices de la permaculture, même sur de petites surfaces : « Vous aurez autant de production que sur un terrain trois fois plus grand.«