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Les grèves à la SNCB et la balle dans le pied

Les grèves à la SNCB renforcent-elles le gouvernement de De Wever ? La question est posée alors que les syndicats du rail se sont lancés de manière anarchique dans divers mouvements de grève. De l’art de se tirer une balle dans le pied.

La bataille entre les syndicats de la SNCB et le gouvernement

L’expression « se tirer une balle dans le pied » signifie désormais faire quelque chose contre son intérêt, un peu comme scier la branche sur laquelle on est assis. Mais à l’origine, se tirer une balle dans le pied a un sens différent, voire même contraire. C’est une expression militaire : les soldats, pour éviter d’aller se faire étriper par la cavalerie ou les boulets adverses, se tiraient une balle dans le pied pour s’en aller à l’infirmerie. Ce n’était donc pas contre leurs intérêts que ces soldats agissaient, mais plutôt pour sauver leur peau qu’ils sacrifiaient leur pied. 

Bref, tout ça pour dire que les deux sens de l’expression sont en jeu dans cette affaire. Qu’en voulant sauver leur peau, les syndicats de la SNCB sont en train d’agir contre leurs intérêts. Car voyez-vous, le problème est que plutôt que de se tirer dans le pied, ils se tirent dans les pattes, une autre expression d’origine militaire.

Pas de front commun pour la grève ?

Les syndicats n’ont pas réussi à se mettre d’accord pour aller au front ensemble. Les deux plus grands syndicats, CGSP et CSC Transcom, qui représentent 90 % du personnel, ont décidé d’un programme commun : 4 jours de grève par mois jusqu’en juillet. Un programme assez lourd mais étalé dans le temps. Une balance entre leur volonté de répondre aux projets du gouvernement, notamment en matière de pensions et d’économies à la SNCB, et leur volonté de ne pas s’aliéner les navetteurs. Mais il y a quatre autres syndicats, ultra-minoritaires, dont le SIC, le SACT et le METISP-Protect, qui ont une autre lecture et leurs agendas et préfèrent des mouvements de plusieurs jours de suite. Résultat : une situation peu lisible, anarchique, et un ministre, Jean-Luc Crucke, des Engagés, qui évoque un abus du droit de grève de la part de ces petits syndicats alors qu’il discute avec les grands.

Opinion : gagner la bataille avec les médias

Les syndicats pourraient perdre la bataille de l’opinion ? C’est le risque. Les syndicats doivent faire avec des médias qui, très souvent, épousent le narratif dominant et sont très prompts à considérer une grève comme une prise d’otage et comme une action égoïste de privilégiés. Les grands syndicats le déplorent mais en sont conscients : un mouvement de grève dans les services publics est toujours aussi une bataille de l’opinion. Une dimension politique qui est largement absente chez les petits syndicats, plus corporatistes.

Le retour de la balle

Cela pourrait conduire à de nouvelles mesures pour limiter le droit de grève ? Ce n’est pas clair. Le ministre Crucke évoque des abus, mais n’annonce pas de mesure précise. Il faut dire qu’on est face à un paradoxe. Car des mesures ont déjà été prises sous le gouvernement Michel avec la mise en place du service minimum. La grève doit être annoncée 72 heures à l’avance pour permettre une certaine prévisibilité et de faire rouler ce qui peut. Et ça fonctionne vaille que vaille entre annulations et retards (aujourd’hui 7 trains IC sur 10). Revers de la médaille, pour avoir un impact, les syndicats ont tendance à radicaliser les actions. En voulant affaiblir la grève, on a aussi poussé à sa multiplication. Ça aussi, pour le gouvernement, c’était peut-être se tirer une balle dans le pied.



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