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Face à l’actu (et ses coups au moral), que dire à ses enfants pour les informer sans (trop) les stresser ?

En ce qui concerne Eliott, ce sont les grands-parents qui ont joué un rôle d’éducation aux médias. Il a commencé à regarder le JT avec eux le week-end vers 6 ans déjà. Il regardait aussi les titres des journaux papier disponibles chez eux. Et ils l’ont abonné au « Journal des enfants » vers 7 ans. « Finalement, je n’y suis pour rien », sourit (tout de même) Noémie. « Ils sont passionnés, ils font leur revue de presse tous les matins. Ils lisaient le journal des enfants avec lui toutes les semaines puis il l’a lu tout seul. On essaie d’en parler, évidemment. Et lui, il pose des questions. »

Charlotte, l’autre petite coprésentatrice du JT, est abonnée au JDE depuis ses 6 ans. Depuis sa sixième primaire, elle regarde les Niouzz. Et depuis son entrée en secondaire, elle a un smartphone. « C’est fort possible qu’elle voit des choses que nous, on ne voit pas, mais globalement on maîtrise assez fort le téléphone », explique son papa, Bruno. « On essaie de discuter avec elle sur les sujets de fond : l’écologie, la politique internationale, le bien, le mal, quand il y a des événements politiques… On essaye un peu de décrypter ou d’amener le sujet sous une autre forme, parfois avec des petits articles de fond, qu’on trouve et qu’on lui fait lire ».

Des enfants habituellement donc très informés, avec un entourage activement présent et qui les accompagne. Toutes les familles n’ont pas les connaissances, la possibilité ou l’envie d’adopter ce type de démarche.

Pour la psychiatre Caroline Depuydt, dans l’idéal, il s’agit en tout cas de respecter des étapes face à l’information. Chaque enfant a sa propre maturité et sa propre sensibilité, mais voici selon elle quelques points de repère.

A partir de 7 ans, quand les enfants apprennent la lecture, l’écriture et posent des questions, Caroline Depuydt conseille de fournir soi-même l’information. Ensuite, dans un second temps, les parents peuvent accompagner à « aller chercher une information, que ce soit au JT, sur le Net, ou par écrit. » Il s’agit « de la lire avec eux, de la décoder avec eux, de leur donner les outils pour construire leur propre capacité à développer leur esprit critique », explique-t-elle.

Avant dix ans, l’enfant n’a pas la capacité de comprendre, de décoder. Sans accompagnement, tout ce qui lui arrivera lui arrivera de façon brute, incompréhensible.

Avant 10 ans, l’enfant prendra l’information au pied de la lettre, « sans pouvoir prendre une distance critique », d’où l’importance de l’accompagner de près.

Puis vers 12-13 ans, l’idée est plutôt « d’augmenter leur autonomie de façon progressive », en leur posant des questions sur ce qu’ils ont lu par exemple.

Il faut accompagner jusqu’à l’âge de 14-15 ans, âge à partir duquel l’adolescent peut commencer à essayer de s’en sortir tout seul dans la jungle des informations

Adolescent, il devient possible de mieux décoder les infos, mais là encore, « le dialogue reste toujours super important. »



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