Investir dans la défense, cela passe aussi par investir dans les technologies militaires et dans du personnel scientifique ou qualifié dans les nouvelles technologies. Les menaces sont devenues hybrides. Et la Belgique doit pouvoir y faire face. C’est notamment le rôle du département cybersécurité de la Défense, qui veut doubler ses effectifs dans les prochaines années. Nous avons assisté à une démonstration.
C’est un fusil qui ne tire pas de munitions mais des ondes électromagnétiques. Sa cible : un drone, une menace potentielle. « Lorsque le drone s’approche je déclenche le brouilleur. Et à un certain moment l’opérateur va perdre le contrôle du drone« , explique Jace, membre du Cyber Command (SGRS/Service Général du Renseignement et de la Sécurité). Résultat immédiat : la menace est écartée.
Le drone est alors repoussé, capturé ou abattu, explique le colonel Pierre Ciparisse : « C’est essentiel dans les situations que l’on vit actuellement, par exemple pour nos troupes déployées en Roumanie, ou sur les zones de conflit comme l’Ukraine, où le champ de bataille est rendu transparent par l’omniprésence des drones ».
Des brouilleurs sont aussi utilisés dans d’autres théâtres de guerre, comme au Proche-Orient. Les troupes peuvent être exposées à des engins explosifs artisanaux et télécommandés, représentés ici par un gyrophare : pour le neutraliser, des ondes électromagnétiques sont utilisées. « Le signal est brouillé et la bombe ne se déclenche pas », poursuit le colonel Pierre Ciparisse.
Aujourd’hui, utiliser, développer ou perfectionner ces technologies est capital pour la Défense. Pour ce faire, l’armée belge recrute informaticiens, chimistes, ingénieurs, experts en télécommunications : plus de 40 métiers différents, rien que pour l’unité cybersécurité, qui veut doubler ses effectifs.
« On a vraiment une énorme diversité de profils et on a besoin de tout le monde. C’est un enjeu pour la Défense d’aujourd’hui et de demain », selon la colonelle Caroline Bolly, commandante du quartier Major Housiau.
Pour faire passer son message au plus grand nombre, la Défense multiplie les journées portes ouvertes, notamment à destination des étudiants.