Les deux autres défis sont réalisés en étroite collaboration avec le fleuron carolo Alstom. Les 47 motrices du TEC (toutes lignes confondues) bénéficient d’un relifting complet, esthétique et pratique. En moyenne, une motrice TEC sort toutes les 6 semaines de l’atelier Alstom de Fleurus complètement remise à neuf par une trentaine d’ouvriers. Plus de la moitié des matériaux des vieux trams sont réutilisés. « Les trams qui arrivent ici sont vieux de 40 ans et, en plus d’être abîmés, présentent des problèmes d’infiltration d’eau et de courts-circuits électriques. On vide donc le tram complètement, avant de passer à une étape de sablage pour retrouver une tôlerie prête à être réparée. Ensuite, on ressoude le tout pour retrouver l’étanchéité du tram« , développe Salvatore Paci, responsable de l’atelier Alstom de Fleurus. « La carcasse réparée est ensuite repeinte en jaune avant que l’installation électrique ne soit complètement remplacée. » 1200 kilomètres de câbles seront utilisés pour l’ensemble des motrices, soit l’équivalent de Charleroi – Perpignan. « Des câbles à installer dans les sols, les toits et surtout à brancher aux moteurs, caméras, lave-glace… On travaille à la chaîne sur quatre trams simultanément pour ne pas perdre de temps.«
Budget total : 500.000 € par motrice soit plus de 22 millions pour l’ensemble de la flotte de trams. Une somme conséquente, mais cinq fois moins importante qu’une commande de matériel neuf.
« C’est assez unique en Wallonie d’avoir un partenariat aussi fort entre le TEC et Alstom sur un projet qui se situe sur le territoire de Charleroi Métropole. Tout le travail s’effectue dans cette zone. Du circuit court à l’échelle industrielle« , se réjouit Laurent Blanchart, directeur du TEC Charleroi.
Si les rames du tram TEC ont pu tenir aussi longtemps, c’est aussi parce que la section carolo du TEC possède sa propre expertise en matière de trams. Le dépôt de Jumet grouille d’ouvriers qualifiés qui maintiennent la flotte en état de fonctionnement. « Derrière l’exploitation d’un tram se cache une multitude de métiers techniques. Près d’une centaine de métiers différents au TEC Charleroi« , complète Laurent Blanchart.
Les trams rénovés du côté de Fleurus sont d’ailleurs retestés à leur retour à Jumet avant d’être remis en circulation. C’est notamment le rôle d’Ambroise Lechantre, adjoint contre-maître : « Ici, nous nous chargeons des tests de traction, d’adhérence et de freinage pour vérifier que tout est sécuritaire. S’ensuit une seconde phase où l’on va installer tous les équipements propres au TEC, comme les marchepieds pour l’accès des passagers, ainsi que tous les systèmes embarqués : machines à billets, radio, caméras, etc. On termine par des essais en ligne pilote avant l’exploitation commerciale de la motrice sur les 4 – bientôt 5 – lignes du TEC.«