Moins d’une semaine après sa prise de pouvoir officielle, le président Andry Rajoelina a annoncé la composition du gouvernement de Christian Ntsay. Une équipe resserrée : 22 ministres au lieu des 30 précédemment.
Marquer la rupture avec son prédécesseur d’abord. Andry Rajoelina a tenu jeudi soir son premier Conseil des ministres, cinq jours à peine après avoir pris les rênes du pays. Hery Rajaonarimampianina, lui, avait mis trois mois à former son gouvernement. Parmi la nouvelle équipe, des experts, des techniciens, des hommes politiques et hommes d’affaires, mais aussi quelques membres de la garde rapprochée du président.
Marquer la rupture ensuite avec son passé. « Fini le copinage », a prévenu celui qui sous la transition avait été décrié pour son entourage sulfureux.
S’il affirme avoir reçu plus de 300 CV, ce sont 22 postes seulement qu’il a fallu pourvoir. Le président a fait le choix de placer des experts dans leur domaine : ainsi, à la Justice, on retrouve l’ancien procureur général de la cour d’appel Jacques Randrianasolo, à la Sécurité publique, l’ex-directeur général de la police Roger Rafanomezantsoa, à l’Environnement, Alexandre Georget, le fondateur du parti vert malgache.
Place aux nouvelles têtes également : ainsi, c’est le capitaine d’industrie et patron de presse Naina Andriantsitohaina qui a été choisi pour le ministère des Affaires étrangères. Vonjy Andriamanga, qui a fait carrière en France chez GRDF, s’occupera lui de l’Energie, l’Eau et les Hydrocarbures.
Economie et obligation de résultats
Enfin, stop à la gabegie. Des portefeuilles ont été fusionnés : L’Economie, les Finances et le Budget sont détenus désormais par Richard Randriamandrato, l’un des experts de la plateforme IEM (Initiative pour l’Emergence de Madagascar). L’Aménagement du territoire et les Travaux publics, a lui été confié à l’homme politique Hajo Andrianainarivelo.
Le ministre de l’Intérieur et de la Décentralisation et la ministre de la Population ont quant à eux été reconduits. Issus du parti du président, ils représentaient la branche Mapar dans le gouvernement de consensus précédent.
Place désormais au travail. Pour se faire élire, Andry Rajoelina a beaucoup promis. Les Malgaches risquent d’être très attentifs aux premiers pas de l’homme aux « 161 priorités ».
Dans une courte allocution à l’issue des nominations, le nouveau président a d’ailleurs averti ses ministres qu’il leur donnait un an pour réussir leur mission. Un an pour créer le changement et marquer la rupture.