Dans les campagnes d’Aït Amira, près d’Agadir, un drame humain se déroule chaque jour. Les travailleuses agricoles, souvent des mères célibataires, sont confrontées à diverses formes de violence, que ce soit verbale ou physique, ainsi qu’à des agressions sexuelles qui peuvent aller jusqu’au viol. Malgré leur contribution essentielle à l’économie agricole du pays, elles sont traitées avec un mépris flagrant, et leur situation est souvent qualifiée d’esclavage moderne.
Ces femmes se lèvent chaque matin à l’aube pour travailler de longues heures dans des conditions précaires, souvent pour un salaire dérisoire de 80 dirhams (environ 8 euros) par jour. Ce montant ne suffit même pas à subvenir à leurs besoins fondamentaux. Elles sont souvent contraintes par leurs partenaires à travailler, même lorsqu’elles sont malades ou épuisées, tandis que ces hommes préfèrent passer leurs journées à jouer aux cartes ou à regarder des matchs de football dans les cafés. Cette dynamique tragique souligne à quel point les femmes, bien qu’elles soient des piliers économiques, sont souvent victimes d’un système patriarcal oppressif.
La situation des travailleuses agricoles est exacerbée par des pratiques discriminatoires. Elles perçoivent des salaires inférieurs à ceux de leurs homologues masculins et sont souvent licenciées dès l’apparition de signes de grossesse, leur interdisant ainsi de bénéficier des droits liés à la maternité. Les employeurs, quant à eux, ne respectent pas les horaires de travail légaux et obligent certaines travailleuses à signer des lettres de démission pour éviter toute responsabilité légale lors de leur licenciement. Les abus de pouvoir se poursuivent avec le harcèlement sexuel, où les femmes sont souvent forcées de céder aux avances de leurs supérieurs pour conserver leur emploi.
Face à cette réalité insupportable, les revendications des travailleuses agricoles sont claires : elles demandent l’abolition de la discrimination salariale, l’application stricte du Code du travail et une surveillance accrue des conditions de travail par les autorités compétentes. Elles exigent également l’inscription de toutes les travailleuses agricoles dans les systèmes de protection sociale afin de garantir leur droit à l’assurance contre les accidents de travail et à une retraite décente.
Le gouvernement marocain, sous la direction du Premier ministre Aziz Akhannouch, a une responsabilité cruciale dans cette situation. En n’appliquant pas le Code du travail et en laissant les abus impunis, le gouvernement trahit les valeurs de justice et d’égalité. Les politiques agricoles semblent souvent favoriser les intérêts des employeurs, négligeant les droits des travailleuses. Les promesses de réforme et de protection des droits des femmes restent lettre morte, laissant ces dernières dans une précarité insupportable. En tant qu’ancien ministre de l’Agriculture, Akhannouch ne peut ignorer les réalités des travailleuses qui constituent la colonne vertébrale de ce secteur.
Des milliers de femmes ont déjà pris part à des mouvements de protestation pour faire entendre leurs voix, réclamant des conditions de travail dignes et un salaire équitable. Il est temps que la société, dans son ensemble, prenne conscience de ces injustices et soutienne ces femmes dans leur lutte pour la dignité et les droits fondamentaux.
La lutte pour les droits des travailleuses agricoles est une lutte pour l’égalité, la dignité humaine et la justice sociale. Chaque voix compte et chaque action peut contribuer à façonner un avenir où le travail est synonyme de respect et d’équité. Il est impératif d’agir maintenant pour mettre fin à cette exploitation inacceptable et construire un avenir où chaque femme peut travailler dans la dignité et la sécurité. Le Premier ministre Aziz Akhannouch doit entendre cet appel et prendre des mesures concrètes pour garantir les droits de ces travailleuses, car leur lutte est celle de tout un peuple.