Le gouvernement d’Aziz Akhannouch, présenté comme un souffle nouveau, peine à masquer la réalité désastreuse que traverse le Maroc sur les plans économique, politique et social. Ce remaniement, loin de constituer une véritable réforme, apparaît plutôt comme une manœuvre cosmétique visant à donner l’impression d’un changement tout en maintenant les mêmes vieux problèmes.
D’abord, l’argument de la « nouvelle génération » de décideurs est plutôt fallacieux. En réalité, beaucoup de ces nouveaux visages sont issus de l’establishment politique qui a déjà montré ses limites. Les échecs accumulés par le gouvernement précédent, notamment en matière de gestion de la crise sanitaire, de l’éducation et de la santé, sont loin d’être résolus. Remplacer quelques ministres ne suffira pas à redresser une situation déjà chaotique.
La présence accrue de femmes dans le gouvernement est souvent présentée comme un signe de progrès. Cependant, il est impératif de se demander si ces nominations sont véritablement représentatives d’une volonté de changement ou simplement des gestes symboliques pour apaiser les critiques. Les questions de fond, telles que l’égalité des droits, l’accès à l’éducation et à la santé, restent largement non résolues.
Les départs de figures comme Khalid Ait Taleb et Mohcine Jazouli ne doivent pas nous faire oublier que ces ministres ont été en poste pendant des années, contribuant à la détérioration des services publics. Le remplacement de ces personnalités par des nouveaux noms ne signifie pas nécessairement une amélioration, surtout lorsqu’on constate que les problèmes systémiques persistent.
L’absence de vision claire et cohérente du gouvernement pour aborder les défis socio-économiques est inquiétante. La création de secrétariats d’État, bien qu’elle puisse sembler une bonne idée, ne résout pas les problèmes fondamentaux. Ces structures risquent de devenir de simples instances bureaucratiques, incapables de produire des résultats tangibles pour les citoyens.
Il est impératif de mettre en garde contre la colère grandissante du peuple marocain. Les événements d’immigration collective vers l’Espagne il y a quelques mois ne doivent pas être pris à la légère : ils pourraient se reproduire avec une intensité accrue. Aujourd’hui, un nombre croissant de citoyens aspirent à quitter le Maroc, désillusionnés par un avenir incertain. Pourquoi ne comprenons-nous pas encore que cette fuite des cerveaux et des talents est le signe d’un malaise profond ? Le Maroc mérite mieux qu’une simple mise en scène politique ; il nécessite une véritable transformation de son cadre gouvernemental et une prise de conscience des réalités que vivent ses citoyens au quotidien.