Une archive à la loupe
En ce début du mois de septembre 2024, nous commémorons les 80 ans de la libération de Bruxelles. Pour l’occasion, mettons à l’honneur Frédéric De Jongh, un enseignant schaerbeekois qui a donné sa vie au service des Alliés et de la Patrie.
Une carrière d’enseignant
Frédéric De Jongh est né à Bruxelles le le 13 octobre 1887. Il obtient son diplôme d’instituteur primaire à l’Ecole normale de Huy en 1908 ainsi qu’un certificat d’aptitude à l’enseignement des travaux manuels dans les écoles primaires de garçons en 1909. Il est nommé instituteur à Schaerbeek cette même année 1909 à l’école primaire n°1. En 1912 il devient bibliothécaire à la bibliothèque de Helmet. Il suit également pendant trois ans les cours de ferronnerie à l’école industrielle et professionnelle de Saint-Gilles (alors rue de la Croix-de-Pierre 69). Fort de ce diplôme, il obtient une place de professeur au 4e degré (école primaire supérieure attachée à l’école industrielle de Schaerbeek) chargé d’enseigner le travail du bois et des métaux. En 1940, il est nommé directeur de l’école primaire n°4, rue Gaucheret (réservée aux garçons à cette époque).
Portrait de Frédéric De Jongh (© Ligne Comete Line Remembrance)
Entrée en résistance
Dès 1941, Frédéric De Jongh aide sa fille Andrée (dite Dédée) qui a co-fondé le réseau de résistance Comète pour permettre à des soldats alliés, particulièrement des aviateurs, de rejoindre les zones libres. Frédéric De Jongh s’occupait notamment de gérer les différentes safe houses à Bruxelles qui permettaient aux fugitifs de se cacher. En cela, il est également aidé par les sœurs Andrée et Micheline Dumon. La première est arrêtée en août 1942, la deuxième échappera de justesse à une arrestation en 1944. Le réseau Comète est infiltré par des espions à la solde des Allemands et plusieurs membres sont arrêtés. Frédéric De Jongh est arrêté le 7 juin 1943 et fusillé à la forteresse du Mont-Valérien (Suresne, France) le 28 mars 1944.
Hommages
En septembre 1944, à l’initiative du Comité scolaire de l’école n°4, un portrait de Frédéric De Jongh est installé dans le hall de l’école, puis, peu après, une plaque vient également lui rendre hommage. Dédée De Jongh qui a été capturée le 15 janvier 1943, est quant à elle libérée du camp de Mauthausen par la Croix-Rouge le 22 avril 1945. La femme de Frédéric De Jongh, Suzanne, ainsi que la sœur d’Andrée ont aussi été arrêtée mais survivront toutes les deux à la guerre. À l’initiative de l’Administration communale de Schaerbeek, quatre pavés de mémoire (stolpersteine) sont posés devant la maison familiale des De Jongh, rue Emile Verhaeren n°73, le 30 novembre 2023.
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