La branche belge de la campagne se déroule en collaboration avec des autorités locales, les trois centres spécialisés pour les victimes de la traite (PAG-ASA, Payoke et Sürya), le rapporteur national Myria, le Service d’information et de recherche sociale (SIRS) et l’Organisation internationale pour les migrations de l’ONU (OIM).
En prélude de la Journée mondiale contre la traite des êtres humains, le 30 juillet, le ministre de la Justice lancera officiellement de la campagne nationale le lundi 22 juillet, à Anvers.
Paul Van Tigchelt, ministre de la Justice : « Je suis ravi que la ville d’Anvers, ma ville, soit aujourd’hui l’hôte du lancement de la campagne Blue Heart. De par mon passé au sein du ministère public anversois, j’ai pu constater de mes propres yeux les conséquences de la traite des êtres humains sur le tissu urbain. Cette année, la campagne met justement l’accent sur les enfants. Tous les enfants, dans le monde entier, doivent être protégés contre toute forme d’exploitation. »
Sortons la traite des êtres humains de l’ombre
La campagne belge vise principalement à faire connaître le site web multilingue et le numéro de téléphone 078 055 800 du point de contact belge pour les victimes de la traite des êtres humains. Grâce à ce point de contact, les victimes, les personnes concernées ou les témoins peuvent obtenir des informations, signaler un cas ou entrer en contact avec les centres d’accueil spécialisés.
Le SPF Justice fournit du matériel de sensibilisation aux autorités et aux partenaires (Ordre judiciaire, police, etc.). Avec les affiches sous le slogan « Sortons la traite des êtres humains de l’ombre » et des brochures, nous voulons augmenter notre vigilance, mieux prendre conscience de la présence de victimes dans notre entourage et mieux identifier des signaux d’exploitation.
Cette année encore, à l’occasion de la Journée mondiale contre la traite des êtres humains, différents bâtiments de villes et communes du pays illumineront leur façade de bleu en signe de soutien.
Les enfants, deux fois plus vulnérables
Selon le dernier rapport mondial sur la traite des personnes (Global Report on Trafficking in Persons) de l’ONUDC les enfants sont deux fois plus susceptibles d’être victimes de violence pendant des faits de traite que les adultes. Des régions comme l’Afrique subsaharienne, l’Afrique du Nord, l’Amérique latine et les Caraïbes portent un tribut disproportionné, puisque les enfants y représentent 60 % des victimes détectées de la traite des êtres humains. Mais en Belgique aussi, des enfants sont signalés chaque année comme de potentielles victimes de la traite.
Les mineurs présentent certaines vulnérabilités qui en font des victimes intéressantes pour les trafiquants d’êtres humains. Les « proxénètes d’adolescents » ou les « loverboys » exploitent les incertitudes et les problèmes typiques des adolescents. Ils comblent les vides et les désirs inassouvis par de l’attention ou des cadeaux, ils s’installent dans la vie de leur victime. En même temps, ils isolent la victime de son propre entourage, ce qui la rend encore plus dépendante de l’agresseur. Ils rendent les victimes délibérément dépendantes sur le plan matériel et affectif, pour ensuite les exploiter par le biais de tromperie, de coercition, de violence physique ou psychologique et/ou d’abus de vulnérabilité. Cela peut aller jusqu’à les contraindre à se prostituer ou à commettre des actes criminels.
La Cellule interdépartementale renforce la coordination
En 2023, la commission parlementaire sur la traite des êtres humains a formulé 100 recommandations pour améliorer la législation et la politique belge de lutte contre la traite des êtres humains. La CIC (Cellule interdépartementale de lutte contre la traite des êtres humains), chargée de la coordination belge s’y est attelée. Cela a conduit à des actions concrètes :
- Les demandeurs d’un visa de travail reçoivent une brochure qui contient des informations sur les risques de traite des êtres humains, les droits des travailleurs et leurs options juridiques. Ainsi, nous sensibilisons les victimes potentielles, avant même qu’elles ne posent le pied en Belgique.
- En collaboration avec Western Union, les banques belges et notre service de renseignement financier, une liste d’indicateurs pour les transactions financières suspectes qui peuvent indiquer la traite des êtres humains est en cours d’élaboration.
- Le budget des centres d’accueil a été augmenté et le principe de subvention est désormais ancré dans la loi. Cela garantit la stabilité du travail de nos centres d’accueil.
- À Bruxelles, un projet est en cours pour sensibiliser les acteurs du secteur hôtelier aux indicateurs d’exploitation sexuelle.
La Police judiciaire fédérale intensifie son action
La Police judiciaire fédérale est active sur tous les fronts dans le domaine de la traite des êtres humains et est à la tête depuis cette année d’un projet européen axé sur toutes les formes d’exploitation de mineurs. Les groupes criminels n’hésitent plus à cibler cette population vulnérable en raison de son jeune âge, pour l’exploiter et réaliser des profits considérables.
Actuellement, diverses initiatives sont en cours pour développer une approche tactique et opérationnelle de ce phénomène spécifique, tant au niveau national qu’international.
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Découvrez l’offre d’information
- Vous pouvez commander le matériel de la campagne belge « Sortons la traite des êtres humains de l’ombre » (affiches, pins, brochures) à l’adresse teh@just.fgov.be.
- Le kit pour les médias sociaux et tout le matériel de campagne sont disponibles sur Trello.