Pehr Lodhammar, un officier supérieur du Service de lutte antimines des Nations Unies (UNMAS), a déclaré que la guerre avait laissé environ 37 millions de tonnes de débris.
Il a déclaré qu’il était impossible de déterminer la quantité exacte de munitions non explosées dans l’enclave où des quartiers autrefois fortement bâtis et densément peuplés ont été réduits en ruines, après près de sept mois d’intenses bombardements israéliens.
Chaque mètre carré touché par le conflit à Gaza contient environ 200 kilogrammes de décombres, a déclaré cet expert chevronné en déminage de l’ONU aux journalistes à Genève.
« Tout ce que je peux dire, c’est que au moins 10 % des munitions tirées risquent de ne pas fonctionner…avec 100 camions on parle de 14 ans de travail avec 100 camionscela fait donc 14 ans pour enlever les débris, avec environ 750 000 jours de travail – jours-personnes – pour enlever les débris.
Appel au Hamas pour la libération d’otages
Cette évolution intervient alors que les dirigeants de 18 pays, dont les États-Unis, ont appelé jeudi à la libération de tous les otages restants capturés lors des attaques terroristes menées par le Hamas dans le sud d’Israël, qui ont tué quelque 1 250 personnes.
Israël estimerait que plus de 130 otages sont toujours détenus à Gaza après les attaques du 7 octobre qui ont déclenché les bombardements israéliens qui ont tué plus de 34 350 Palestiniens et blessé plus de 77 360selon les autorités sanitaires de l’enclave.
La menace de famine demeure
Pendant ce temps, les humanitaires de l’ONU ont réitéré leurs avertissements selon lesquels la famine est imminente dans le nord de la bande de Gaza, dans un nouvel appel urgent pour que davantage d’aide humanitaire soit autorisée dans l’enclave.
Israël s’est engagé il y a trois semaines à améliorer l’accès à l’aide via le passage d’Erez, juste au nord de Gaza, et le port de fret d’Ashdod, plus au nord. Le Programme alimentaire mondial des Nations Unies (PAM) a déclaré qu’une légère augmentation de l’aide avait eu lieu, mais pas suffisamment en volume – ni en diversité.
« Nous nous dirigeons toujours vers une famine, nous n’avons pas vu ce changement de paradigme qui s’impose pour éviter une famine, nous avons besoin de plus de volume, de plus de prévisibilité et d’un effort soutenu pour acheminer une aide plus diversifiée vers le nord », a déclaré Carl Skau, PAM Directeur exécutif adjoint.
Au milieu des informations faisant état de frappes israéliennes soutenues sur l’est de Rafah, M. Skau a souligné ses profondes inquiétudes persistantes quant au fait que toute invasion terrestre de la ville la plus au sud de l’enclave risque de perturber les distributions d’aide déjà insuffisantes.
Et s’agissant des efforts visant à établir un couloir maritime pour l’aide humanitaire, le responsable du PAM a insisté sur le fait que « rien ne remplace les livraisons terrestres » vers Gaza.
Appel de la flottille
Dans le même ordre d’idées, de grands experts des droits de l’homme ont appelé Israël à garantir le passage en toute sécurité d’une flottille de bateaux transportant de l’aide humanitaire vers Gaza.
La « Flottille de la Liberté » prévoit de partir de Turquie avec 5 500 tonnes d’aideaccompagné de centaines d’observateurs humanitaires internationaux, en route vers la bande de Gaza assiégée.
« Alors que la Flottille de la Liberté s’approche des eaux territoriales palestiniennes au large de Gaza, Israël doit respecter le droit international, y compris les récentes ordonnances de la Cour internationale de Justice (CIJ) pour garantir un accès sans entrave à l’aide humanitaire », ont déclaré les experts, parmi lesquels Michael Fakhri, rapporteur spécial sur le droit à l’alimentation.
En 2010, les experts ont noté qu’Israël avait intercepté et attaqué les navires civils de la Flottille de la Liberté dans les eaux internationales, tuant 10 passagers et en blessant de nombreux autres.
À l’époque, la Flottille de la Liberté avait tenté de briser le blocus israélien en livrant une aide humanitaire aux Palestiniens de Gaza.
Publié à l’origine dans The European Times.