Le patriarche œcuménique et archevêque de Constantinople Bartholomée a consacré son message de Noël à la théologie de la paix. Il commence par les paroles de l’hésychaste du XIVe siècle, saint Nicolas Cavàsila, selon lequel, grâce à l’incarnation du Seigneur, les hommes ont pour la première fois connu Dieu en trois Personnes. L’acceptation de la nature humaine par le Fils et la Parole de Dieu et l’ouverture de la voie à l’homme pour sa déification par la grâce lui confèrent une valeur inégalée. Oublier cette vérité conduit à un affaiblissement du respect de la personne humaine. Non seulement la négation du but noble de l’homme ne le libère pas, mais elle le conduit également à diverses limitations et divisions. Sans la conscience de son origine divine et l’espoir de l’éternité, l’homme ne reste guère humain, incapable de faire face aux contradictions de la « condition humaine ».
La conception chrétienne de l’existence humaine offre une solution aux problèmes que la violence, la guerre et l’injustice créent dans notre monde. Le respect de la personne humaine, la paix et la justice sont un don de Dieu, mais pour parvenir à la paix que le Christ a apportée avec son incarnation, il faut la participation et la coopération des êtres humains. La position chrétienne sur la question de la lutte pour la paix est déterminée par les paroles du Christ Sauveur, qui prêche la paix, vous salue avec « la paix » et appelle les hommes à aimer leurs ennemis. La révélation du Christ est appelée « l’Évangile de la paix ». Cela signifie que pour nous chrétiens, le chemin vers la paix est la paix elle-même, que la non-violence, le dialogue, l’amour, le pardon et la réconciliation ont la priorité sur les autres formes de résolution des conflits. La théologie de la paix est clairement décrite dans le texte du Patriarcat œcuménique « Sur la vie du monde » (de 2020), où il est dit : « Rien n’est plus contraire à la volonté de Dieu pour ses créatures, créées à son image et ressemblance. , que la violence que l’homme exerce contre son prochain… On peut affirmer à juste titre que la violence est un péché par excellence. C’est tout le contraire de notre nature créée et de notre appel surnaturel à rechercher l’union amoureuse avec Dieu et le prochain… ».
Face à la menace qui pèse sur la paix, la vigilance et la volonté de résoudre les problèmes par le dialogue sont nécessaires. Les grands héros de la politique sont les combattants de la paix. Nous continuons à souligner que les religions ont un rôle pacificateur à une époque où elles sont critiquées parce qu’au lieu de montrer leur force pour la paix, le soutien et la réconciliation, elles encouragent le fanatisme et la violence « au nom de Dieu » – c’est une distorsion de la foi religieuse. et ça ne lui appartient pas.
… Avec de telles pensées et des sentiments sincères, avec la pleine confiance que la vie de l’Église en tant que telle représente une résistance à l’inhumanité, d’où qu’elle vienne, nous nous appelons tous au bon combat pour construire une culture de paix et de réconciliation dans laquelle l’on verra face au prochain, frère et ami, non à l’ennemi et à l’ennemi, et qui nous rappelle à tous, frères et enfants, que la Nativité du Christ est un temps de connaissance de soi et de gratitude, de révélation de la différence entre l’homme-Dieu et « l’homme-dieu », de réaliser le « grand miracle » de la liberté dans le Christ et de guérir le « grand traumatisme » de l’éloignement de Dieu.
Publié à l’origine dans The European Times.