Paulo Pinheiro s’est entretenu avec Actualités de l’ONU cette semaine après avoir présenté son dernier rapport à la Troisième Commission de l’Assemblée générale des Nations Unies, qui examine une série de questions sociales, humanitaires et de droits de l’homme.
La guerre syrienne, qui a débuté en mars 2011, se trouve à son « pire moment » depuis quatre ans, a-t-il déclaré, tout en soulignant que l’escalade de la violence n’est une conséquence d’aucun autre conflit.
Implication internationale
« Cette aggravation est le résultat de la présence de différents États membres sur le théâtre des opérations », a-t-il déclaré, citant la Turquie, la Russie et les États-Unis, ainsi que les forces liées à la population kurde du nord-est.
Le Commission d’enquête a été créé par l’ONU Conseil des droits de l’homme à Genève en août 2011 pour enquêter sur toutes les violations présumées du droit international des droits de l’homme en Syrie depuis le début de la guerre.
Bien que cela ne fasse pas partie de son mandat, M. Pinheiro a souligné deux situations en Syrie qui, selon lui, sont liées au conflit actuel entre Israël et la Palestine, la première étant les frappes aériennes israéliennes contre les aéroports de Damas et d’Alep – toutes deux essentielles aux flux d’aide humanitaire vers le pays.
« Un autre facteur qui complique la situation est la présence du Hezbollah – c’est-à-dire une force politique, une force militaire, au Liban, mais elle est également présente sur le théâtre d’opérations en Syrie », a-t-il déclaré.
« Concurrence » pour la couverture
M. Pinheiro a également déploré « la concurrence pour la visibilité dans les médias internationaux », estimant qu’« en ce moment, il est difficile d’essayer de rappeler au monde que la guerre en Syrie continue ».
L’ONU et ses partenaires continuent de répondre aux immenses besoins humanitaires en Syrie, où plus de 15 millions de personnes ont besoin d’aide, soit une augmentation de 9 % par rapport à l’année dernière.
Le mois dernier, l’ONU s’est félicitée de la reprise des livraisons d’aide au nord-ouest de la Syrie via un poste frontière avec la Turquie.
Le poste frontière de Bab al-Hawa avait été fermé en juillet après l’ONU Conseil de sécurité n’a pas réussi à parvenir à un consensus sur deux résolutions concurrentes visant à renouveler le couloir d’aide.
Quelque quatre millions de personnes dans le nord-ouest de la Syrie – le dernier bastion des rebelles – dépendent de cette bouée de sauvetage, établie il y a près de dix ans par une résolution du Conseil de sécurité de l’ONU.
Les communautés des deux côtés de la frontière ont également été dévastées par des tremblements de terre meurtriers en février, contribuant ainsi à accroître les besoins.
Publié à l’origine dans The European Times.