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La politique de ‘’la pâtisserie’’ au parlement marocain  

Le scandale de la pâtisserie que nous venons de voir au parlement n’est que le reflet de l’imagerie politique globale du Maroc. Cette image nous ramène à la scène politique que François Rabelais racontait dans son livre intitulé ‘’la guerre picrocholine’’, la soif de pouvoir qui caractérisait les féodalités de l’époque moyenâgeuse. A l’instar de ces féodalités qui, incarnées par Gargantua et Pantagruel, se tuaient les unes les autres pour se dépouiller, les députés marocains se bousculaient au parlement pour s’emparer des pâtisseries étalée devant eux. Chacun veut avoir la pâtisserie qu’il préfère ; et ceux qui la tiennent ne veulent pas la lâcher.

Comme en ‘’pâtisserie’’, ces députés qui se portent candidats à la politique politicienne se battent pour obtenir leur part au butin. C’est à qui prendra le plus vite la première place. Ils n’hésitent sur aucun moyen pour y  ‘’arriver’’. Tout est bon pour celui qui arrive le premier. Mais dès qu’il s’agit de voler en famille politicienne, tous ces représentants des féodalités de la politique politicienne se réconcilient.

Mais au fond, c’est toujours la démocratie qui paie les ‘’pots cassés’’. C’est elle qui fait les frais du festin, sans y prendre part. S’il veut arriver à quelque chose, le peuple marocain ne doit pas seulement s’en désintéresser, il doit aussi et surtout s’indigner et se révolter contre ces pires forfaits et ces méfaits de la politique du ventre dont les représentants corrompus ne connaissent que leurs intérêts aux dépens du peuple dont ils sont chargés d’abêtir, de domestiquer et d’asservir.

Toutefois, jusqu’à quand le peuple marocain va-t-il continuer à refuser passivement, de prendre part à ces querelles et à ces bousculades mesquines dont le parlementarisme, l’étatisme d’aujourd’hui…, ne peuvent rien pour son évolution ? En clair, la question que l’on se pose est la suivante : quand est ce que le peuple va-t-il comprendre que les manifestations de rue ne suffisent plus pour se débarrasser une fois pour toute de la politique politicienne de la ‘’pâtisserie’’ qui consiste en la lutte des ‘’partis’’ claniques, en la politique sans conscience qui n’a que des promesses à faire aux esprits avides de conclusions ? Ainsi faut-il absolument réagir, voire agir sur le régime politique présent devenu obsolète, par des vraies réformes pour le transformer en système politique moderne en phase avec les valeurs universelles consistant en la démocratie et la justice.  

Aujourd’hui, des ‘’courants’’ se forment au sein de la société civile marocaine à travers des associations qui s’accordent à reconnaitre que ce régime de la politique politicienne de la ‘’pâtisserie’’ ne vaut rien. Mais ces ‘’courants’’ ne s’entendent plus dès qu’il s’agit de trouver une formule commune meilleure. Il y a autant de formules que d’individus et par voie de conséquence de nombreux antagonismes surgissent. Mais ces divisions et cette dispersion servent-elles la cause de l’idéal démocratique ?

L’idéal démocratique qui est pratique et réel, n’a rien à voir avec ‘’l’idéologie khoubziste de la pâtisserie’’. Si ‘’les idéologues khoubzistes’’ sont pratiques à leurs manières en promettant tout pour obtenir la direction de l’Etat, les réalistes estiment qu’être pratiques c’est renoncer à l’égoïsme, à l’indifférence, à la ‘’pâtisserie’’, à l’inertie, à l’immobilisme. C’est un réalisme qui n’a rien à voir avec l’arrivisme des politiciens de pacotille qui sont au service des mafiocrates, des médiocrates et des parvenus. C’est un intérêt qui a un sens plus élevé que celui des médiocres. L’intérêt vulgaire commande de prendre ‘’la pâtisserie’’, de s’imposer à force de violence, de ruse et de mensonge ; alors que l’intérêt supérieur exige de renoncer à ‘’la pâtisserie’’, de chercher dans la vie même, un idéal d’harmonie et de sérénité, et de n’admettre comme passions, comme sentiments, comme gestes, que ceux qui peuvent quelque chose pour l’affranchissement du peuple et son progrès.

En résumé, force est de constater que beaucoup d’impatience dans les gestes de ceux qui, dans les manifestations de rue, espèrent substituer à l’intérêt de la politique politicienne de la ‘’pâtisserie’’ l’intérêt de l’idéal et de la démocratie. ‘’Trop d’impatience, leur crient leurs adversaires, c’est-à-dire les politiciens de pacotille. Attendez encore, car l’heure n’est pas encore venue. Nous vous parlons le langage de la sagesse’’. En attendant, ils remplissent leurs poches, leurs couffins de ‘’pâtisserie’’. Ils tiennent et ne lâchent pas ‘’la pâtisserie et la théière’’.

Saïd  CHATAR

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