Le terme d’ « écocide » est employé dans les sphères politiques internationales et au sein de la société civile depuis les années 1970. Il désigne les dégradations environnementales à caractère exceptionnel qui impactent négativement un grand nombre de personnes, qu’il s’agisse des générations passées, présentes ou futures. L’écocide figure à ce jour dans les codes pénaux nationaux de onze pays.
Pour la ministre fédérale de l’environnement, il était indispensable que la Belgique rejoigne cette dynamique : « La nature est notre premier filet de sécurité : elle purifie notre air et notre eau, nous fournit une alimentation, absorbe et stocke le carbone, fait office de rempart aux catastrophes climatiques : incendies, inondations, sécheresses… Les atteintes graves à l’environnement qui portent préjudice sur le long terme aux écosystèmes, dont la santé humaine dépend, ne peuvent donc rester impunies. Bien que la définition soit plus restreinte que je ne l’espérais, je me félicite de voir aujourd’hui la Belgique rejoindre ce groupe de pays pionniers en la matière ! »
Si suite à l’avis du Conseil d’Etat, le champ d’application de la disposition a dû être adapté, l’incrimination permettra bien de qualifier d’écocide les dommages environnementaux graves en infraction à la législation fédérale. Au niveau international, l’écocide pourra aussi être poursuivi, si le pays où sont causés les dommages incrimine lui aussi l’écocide dans sa législation. Le crime d’écocide étant considéré comme un crime grave, il sera dans la nouvelle échelle des peines au niveau 6 (emprisonnement pouvant aller de 10 à 20 ans).
Cette avancée législative du fédéral est donc aussi une invitation aux autorités régionales de notre pays d’une part, et aux autres pays d’autre part à intégrer le crime d’écocide dans leur arsenal législatif afin de lutter plus efficacement encore contre ce crime.