Bruxelles – Des experts en droit et en relations internationales, des universitaires et des politiques ont mis en avant, jeudi à Bruxelles, la pertinence de l’initiative d’autonomie au Sahara marocain, seule voie, selon eux, à même de mettre fin à ce différend et à assurer la stabilité de toute la région.
Lors d’un colloque, placé sous le thème ‘’l’initiative marocaine d’autonomie pour le Sahara, enjeux et perspectives’’, différents aspects liés à la genèse de ce conflit artificiel, au contexte géopolitique, au droit international et aux perspectives de l’application du statut d’autonomie au Sahara marocain ont été abordés.
‘’Dans un monde qui a plus que jamais besoin de paix et de stabilité, la question du Sahara ne peut rester sans une solution, et le plan d’autonomie proposé par le Maroc est à même de mettre un terme à ce conflit et apporter un espoir d’un avenir meilleur pour la population et la région’’, a souligné le député fédéral belge, Hugues Bayet.
Il n’est pas un hasard si les Etats-Unis, la France, l’Allemagne, l’Espagne, les Pays-bas et maintenant la Belgique ont décidé de prendre position en faveur du règlement de ce conflit, sur la base du plan d’autonomie présenté par le Maroc, en estimant que le projet marocain est la solution la plus sérieuse, la plus crédible et la plus réaliste pour le règlement de cette question, a fait observer M. Bayet, relevant que l’Europe, dans son ensemble, est appelée aujourd’hui à suivre cette dynamique et parvenir à une décision commune au sein du Conseil européen, en faveur du plan d’autonomie.
L’actualité, notamment la guerre en Ukraine et ses répercussions sur la sécurité et sur le marché de l’énergie, montre que le Maroc est un élément essentiel dans la vision européenne du futur, a assuré le président du Comité belge de soutien de l’Autonomie pour la région du Sahara (COBESA), estimant que la stabilité et la sécurité de cette région sont plus que jamais vitales pour les populations locales, mais aussi pour l’environnement méditerranéen et européen.
Pour le professeur Francis Delperee, membre de l’Académie Royale de Belgique, la proposition marocaine d’autonomie au Sahara est porteuse de paix, non seulement pour la région, mais aussi pour les continents africain et européen.
‘’Cette initiative est de nature à rendre encore plus effective la collaboration dans les domaines de l’économie, du social et de la culture’’, a indiqué M. Delperee, qui a mis l’accent sur le soutien du Conseil de sécurité à l’initiative marocaine d’autonomie.
Soulignant l’importance de la position de la Belgique et de nombre de pays européens en faveur de l’initiative marocaine, il a ajouté que des voix de plus en plus nombreuses s’élèvent pour dire que le projet d’autonomie témoigne d’un effort sérieux et crédible de la part du Maroc.
‘’Le Momentum politique ne peut être aujourd’hui ignoré. Il y a ici une opportunité à saisir et soutenir cette initiative’’, a-t-il plaidé.
Marc Finaud, expert indépendant au Centre de politique de sécurité́ de Genève (GCSP), a traité, de son côté, de la question de ‘’l’autonomie territoriale comme moyen de règlement politique des conflits’’, mettant l’accent sur le caractère “sérieux et crédible” et sur le soutien grandissant au plan d’autonomie marocain.
Selon lui, le non-règlement de la question du Sahara a un impact sur la stabilité de toute la région et empêche l’Union du Maghreb Arabe de fonctionner, alors qu’il y a un potentiel ‘’énorme’’ de coopération dans de multiples domaines, dont l’économie et la lutte contre le terrorisme et le djihadime.
Il a, entre autres, pointé du doigt les ‘’réticences et blocages du régime algérien qui entrave le règlement de cette question, lequel doit comprendre que le règlement de cette question est dans l’intérêt collectif de toutes les parties et de toute la région’’.
Dans le domaine du droit, le plan marocain est dans son principe conforme aux exigences du droit international, qui est le cadre de référence international dans le cadre duquel le conflit doit être réglé, à savoir au sein de l’ONU, a souligné, de son côté, Pierre d’Argent, professeur à l’Université catholique de Louvain.
La proposition marocaine d’autonomie est, a-t-il dit, une ‘’manière pragmatique de dépasser le blocage dans ce conflit, qui a trop duré et qui crée des souffrances et empêche le développement de la région’’.
‘’Ce plan est susceptible de mettre fin par des moyens licites à une situation qui perdure’’, a-t-il ajouté.
Zakaria Abouddahab, professeur à l’Université́ Mohammed V de Rabat, a attiré, quant à lui, l’attention sur ‘’la vulnérabilité des camps de Tindouf où vit une population dans des conditions désastreuses’’, mettant notamment en garde contre l’insécurité alimentaire et les liaisons aujourd’hui avérées entre le séparatisme et le crime organisé international.
‘’Il est impératif de sortir de cette impasse et aller vers une intégration régionale, car faute de solution, les souffrances vont perdurer et les occasions vont être manquées’’, a-t-il dit.
D’après lui, il convient de lancer un plaidoyer international en faveur du règlement de cette question et de s’inscrire dans le nouveau paradigme réaliste du Conseil de Sécurité de l’ONU, qui consacre la prééminence du plan marocain d’autonomie.
Organisée par l’Association ‘’Les Amis du Maroc’’, en partenariat avec le COBESA, la conférence a permis entre autres d’actualiser les analyses et les recherches sur le sujet, d’aborder des questions techniques liées à la notion d’autonomie et de mesurer les enjeux et les perspectives de l’Initiative marocaine d’autonomie pour le Sahara.
Source Mapexpress