Le gouvernement néerlandais a annoncé vendredi son ambition de sortir de la dépendance au pétrole, gaz et charbon russes d’ici la fin de l’année, en misant sur l’économie d’énergie, l’énergie durable et l’augmentation des importations en provenance d’autres pays.
« Ce que nous voudrions en fait, c’est que les Pays-Bas soient indépendants du gaz et du pétrole russes avant la fin de l’année », a déclaré le Premier ministre Mark Rutte lors de sa conférence de presse hebdomadaire à La Haye.
« C’est possible »
« C’est vraiment un défi, surtout en ce qui concerne le gaz », mais « nous pensons que c’est faisable parce qu’en soi notre dépendance au gaz russe est telle que c’est possible », a ajouté M. Rutte.
Selon une estimation, la consommation de gaz aux Pays-Bas peut être réduite d’environ 9 milliards de m3 d’ici 2025 grâce à l’énergie durable, a indiqué le ministère néerlandais des Affaires économiques et du Climat.
« C’est plus que l’importation depuis la Russie (environ 6 milliards de m3) », a-t-il souligné dans un communiqué.
Augmentation des importations du gaz naturel liquéfié
Le gouvernement mise par ailleurs sur une augmentation des importations du gaz naturel liquéfié (GNL), transportable par navires, avec par exemple l’extension du terminal GNL à Rotterdam et la construction d’un terminal GNL flottant à Eemshaven (nord).
Par ailleurs, le gouvernement néerlandais essaiera « dans les prochaines semaines » de conclure des accords avec d’autres pays pour devenir indépendant du pétrole russe « le plus rapidement possible ».
L’Europe met les bouchées doubles
L’Europe met actuellement les bouchées doubles pour s’émanciper du gaz russe, dont les revenus servent à financer la guerre en Ukraine, même si la tâche prendra des années, selon les experts.
L’Union européenne, dont certains Etats membres sont très dépendants de la Russie sur le plan énergétique, a finalement décidé d’arrêter dès le mois d’août ses achats de charbon russe (45 % de ses importations de charbon).
Les 27 avaient déjà prévu de réduire de deux tiers leurs importations de gaz russe d’ici la fin de l’année, et ils interdisent aux Européens de faire de nouveaux investissements dans ce secteur essentiel pour la Russie.