Le Souverain a adressé un message aux participants à la Journée nationale sur l’enseignement préscolaire
«Pour relever le défi de la réforme du système éducatif, l’enseignement préscolaire doit devenir obligatoire pour l’Etat et la famille et être intégré graduellement dans la filière de l’enseignement obligatoire, conformément à une architecture éducative cohérente».
La Journée nationale sur l’enseignement préscolaire a été marquée par un message adressé par SM le Roi Mohammed VI aux participants.
Le message royal dont lecture a été donnée par le ministre de l’Education nationale, de la formation professionnelle, de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, Said Amzazi, traduit l’intérêt royal porté à la réforme de l’école marocaine.
«Vous n’ignorez pas l’importance de l’enseignement préscolaire dans la réforme du système éducatif. Il constitue le socle à partir duquel toute réforme doit être initiée, étant donné qu’il offre aux enfants la possibilité d’acquérir un ensemble d’habiletés, d’aptitudes psychologiques et de capacités cognitives. Grâce à ces atouts, ils pourront avoir un accès fluide à l’instruction et réussir leur parcours scolaire ultérieur. In fine, les taux de redoublement et de déperdition scolaire s’en trouveront considérablement réduits», a dit SM le Roi, ajoutant que «le préscolaire ne consacre pas uniquement le droit de l’enfant à bénéficier d’un enseignement de qualité par l’application du principe d’égalité des chances. Il constitue aussi le meilleur investissement dans les ressources humaines, considéré comme une nécessité impérieuse pour améliorer la performance de l’école marocaine». Dans ce sens, le Souverain a salué «l’avis émis par le Conseil supérieur de l’éducation, de la formation et de la recherche scientifique, selon lequel l’enseignement préscolaire est le pilier sur lequel doit se construire la nouvelle école marocaine, dans la mesure où il constitue la base de la généralisation d’un enseignement de qualité».
Le message royal a également rappelé que «la Constitution du Royaume s’est attachée à consacrer les principes fondamentaux autour desquels s’articule la question de la promotion de l’enseignement». A cet égard, elle souligne que «l’enseignement fondamental est un droit de l’enfant et une obligation de la famille et de l’Etat». Elle stipule aussi que «l’Etat, les établissements publics et les collectivités territoriales œuvrent à la mobilisation de tous les moyens à disposition pour faciliter l’égal accès des citoyennes et des citoyens […] à une éducation moderne, accessible et de qualité».
Et le Souverain de poursuivre : «Pour inscrire ces dispositions constitutionnelles dans les faits, les efforts doivent se centrer sur la réduction des disparités catégorielles et spatiales, notamment en milieu rural, dans les zones reculées, au niveau des centres semi-urbains et dans les régions qui manquent singulièrement d’infrastructures éducatives. Parallèlement, le principe de la discrimination positive doit être appliqué pour favoriser l’accès des petites filles à l’enseignement préscolaire et accorder l’attention nécessaire aux enfants à besoins spécifiques».
SM le Roi a rappelé que «le Maroc a réalisé d’importantes avancées dans le domaine de l’enseignement fondamental, notamment en termes d’augmentation du taux de scolarisation. Néanmoins, l’enseignement préscolaire n’a pas profité des efforts de l’Etat en la matière, comme en témoignent le taux remarquablement faible des bénéficiaires, les écarts profonds entre villes et campagnes, la disparité des modèles pédagogiques adoptés, l’insuffisance des effectifs d’éducateurs, ainsi que la multiplicité des intervenants».
Le message royal a été, en quelque sorte, comme une feuille de route pour la généralisation de l’enseignement préscolaire.
«Pour relever le défi de la réforme du système éducatif, l’enseignement préscolaire doit devenir obligatoire pour l’Etat et la famille et être intégré graduellement dans la filière de l’enseignement obligatoire, conformément à une architecture éducative cohérente. Il convient aussi d’adopter les textes juridiques et réglementaires devant servir à encadrer l’enseignement préscolaire avec une vision moderne et en parfait accord avec la réforme globale à laquelle Nous aspirons. Il importe en outre de choisir un modèle pédagogique renouvelé et novateur; un modèle qui prenne en considération les dernières avancées des sciences de l’éducation ainsi que les expériences réussies réalisées dans ce domaine», a indiqué SM le Roi. «Nous insistons sur la nécessité d’élaborer un cadre pédagogique national de référence pour tout l’enseignement préscolaire qui couvre les méthodes d’enseignement, les normes de qualité et la formation des éducateurs. Comme il nous faut faire évoluer les méthodes pédagogiques actuelles pour rehausser, à l’échelle de tout le Royaume, la qualité de l’offre pédagogique des différentes structures de l’enseignement préscolaire», a ajouté SM le Roi.