A deux jours du début des soldes, reporté au 1er août, « l’inquiétude est palpable et le découragement menace » les commerçants indépendants, alerte l’Union des classes moyennes (UCM) jeudi. La période des soldes est « cruciale » pour rattraper le premier semestre de l’année, indique pour sa part Comeos, la fédération qui représente la plupart des chaînes de mode. Le secteur a perdu un milliard et demi d’euros à cause de la crise du coronavirus, précise-t-elle.Plus de 80% des commerçants indépendants estiment que leur magasin reste moins fréquenté qu’en temps normal, indique l’UCM, qui a interrogé un échantillon représentatif de 656 répondants. Seuls 4,5% d’entre eux constatent un certain rattrapage des semaines perdues.
Ils sont 88% à annoncer un chiffre d’affaires en baisse pour les six premiers mois de l’année, et même 76% en « forte baisse ». Ce qui se répercute sur toute la chaîne: moins d’un tiers a maintenu ses commandes auprès de ses fournisseurs. Les autres ont annulé ou reporté.
De bonnes affaires pour les clients
Les stocks restent cependant importants, malgré que les magasins aient réduit leurs achats, et en dépit d’offres conjointes durant les dernières semaines. Pour 43% des commerçants, les stocks sont plus élevés que l’an dernier. Pour les consommateurs, « cela signifie qu’il y aura de bonnes affaires à réaliser dès les premiers jours », encourage l’UCM.
« Cette année en particulier, la période des soldes est cruciale car il y a beaucoup de stocks invendus en raison du confinement », souligne Kathy Bergen, en charge du secteur de la mode chez Comeos. Les chiffres d’affaires restent plus faibles malgré le redémarrage. « Reporter les soldes a été une mauvaise décision », exprime Kathy Bergen, en espérant que leur début donnera « un nouvel élan au secteur ».
Inquiétudes quant à l’avenir
Les commerçants interrogés par l’UCM sont cependant pessimistes sur la question: 88% d’entre eux pensent que les ventes seront inférieures à celles de juillet 2019. Les mesures prises lundi par le Conseil national de sécurité constituent un « handicap supplémentaire » pour l’organisation. En raison d’un rebond de l’épidémie en Belgique, les consommateurs doivent en effet faire leurs courses seul, à l’exception d’un enfant mineur ou d’une personne ayant besoin d’assistance. Ils ne peuvent de plus rester que 30 minutes maximum dans le magasin.
Les chaînes de vêtements ont signalé à Comeos qu’en mars, au début du confinement, le chiffre d’affaires des magasins était retombé à 37% de celui réalisé l’année dernière à la même période. Ce chiffre tombe à 10% en avril, pour remonter à 64% en mai. Le mois de juin a été quasi-normal, mais juillet chute à nouveau à 59% par rapport à l’an dernier.
« Au-delà des soldes, l’avenir est inquiétant », alerte l’UCM. Seul un commerçant sur quatre n’a pas de problèmes de liquidités. Ils sont 18,5 % à estimer avoir besoin de plus de 20.000 € pour survivre.
Faire les soldes à deux ? C’est encore possible
L’UCM appelle les autorités à prévoir les aides nécessaires. Elle espère également que les consommateurs soutiendront les commerces de proximité et rappelle que faire ses courses à deux reste possible sur rendez-vous.