Si vous utilisez le système de titres-services en Wallonie, vous avez peut-être reçu il y a peu un courrier de ce type : « Par cet e-mail, nous vous informons de plusieurs modifications de notre convention et des frais supplémentaires que nous facturerons à nouveau à partir du 1er mai 2025. En raison de la modification de la réglementation en Région wallonne, il était interdit, pendant un certain temps, de facturer des frais supplémentaires. Cependant, le modèle actuel de financement du secteur ne permet toujours pas d’investir durablement dans nos services (encadrement, formation, revenu et bien-être de notre personnel), ce qui nous oblige à percevoir à nouveau des frais supplémentaires« .
Bref, voici l’annonce du retour de « frais d’utilisation » de vos titres services. Retour sur une saga qui ne semble pas près de se résoudre.
Thierry Devillez, directeur Wallonie Bruxelles de Federgon, qui défend les intérêts du secteur depuis le tout début en 2004, explique que « cette réintroduction, elle est autorisée par une décision du Conseil d’Etat qui, effectivement suspend un décret wallon. Et pourquoi les entreprises réintroduisent ces frais ? Parce qu’en fait, elles sont dans des situations financières très tendues et très difficiles, singulièrement quand elles font des services de repassage, mais aussi quand elles font les petits services de nettoyage à domicile« .
Jusqu’à fin 2023, de nombreuses entreprises de titres-services en Wallonie facturaient des frais complémentaires (frais administratifs, frais de gestion, etc.) à leurs clients, en plus du prix officiel du titre-service. Plus de 90% des utilisateurs étaient concernés par ces frais, qui étaient souvent variables et arbitraires selon les sociétés.
Pour mettre fin à ces pratiques et mieux encadrer le secteur, le gouvernement wallon avait adopté une réforme majeure, effective depuis le 1er janvier 2024. Cette réforme interdisait formellement aux entreprises de réclamer des frais complémentaires aux utilisateurs de titres-services. L’objectif était de protéger les consommateurs, d’assurer une meilleure transparence des coûts, et de garantir la viabilité économique du secteur tout en améliorant les conditions de travail des aides-ménagères.