Les premières arnaques aux ETA, ces autorisations de voyage électroniques obligatoires pour se rendre au Royaume-Uni, ont fait leur apparition en ligne. Le SPF Economie a déjà enregistré un certain nombre de plaintes.
« C’est une pratique connue, nous explique Etienne Mignolet, le porte-parole du service public fédéral, à propos de laquelle l’Inspection économique du SPF Economie reçoit régulièrement des signalements, mais nous ne pouvons pas fournir de chiffres précis à ce sujet (notre base de données ne permet pas de filtrer spécifiquement cette information). Lorsque l’Inspection économique du SPF Economie reçoit des signalements, ceux-ci sont analysés et, si elle est compétente et si cela s’avère pertinent, une enquête est lancée pour identifier le(s) responsable(s). Si l’enquête révèle qu’il s’agit d’une fraude, le procès-verbal est envoyé au parquet compétent. »
Arnaques et vol de données
Les escrocs profitent de l’urgence des voyageurs et surtout, de la nouveauté de la procédure, encore mal connue par les Belges. Des faux sites font payer pour obtenir cette ETA mais ne font aucune démarche et, surtout, ils en profitent pour récupérer les données bancaires et des données très personnelles comme le numéro ou la photo du passeport.
Dans ce cas-là, le SPF Economie donne quatre conseils, à appliquer le plus vite possible :
- Déposez plainte auprès de la police locale.
- Signalez-le via ConsumerConnect. Vous pouvez également signaler une tromperie via cette plateforme. Sur cette base, l’Inspection économique pourrait décider d’ouvrir une enquête.
- Contactez Card Stop et votre banque.
- Si vous avez payé par carte de crédit (Visa ou MasterCard), contestez votre paiement via www.macarte.be
Autre conseil, si vous avez dû transmettre la photo de votre passeport, son numéro ou si vous avez un doute sur le piratage de vos documents d’identité, vous pouvez, en plus de porter plainte, immédiatement les faire bloquer sur DOC STOP, la plateforme dédiée de la police. Les démarches se font en ligne ou par téléphone via le 0800/2123 2123.
Services surfacturés
En plus des arnaques visant à vous soutirer de l’argent, un autre cas de figure, plus ambigu a fait son apparition : celui des sites spécialisés qui proposent aux voyageurs de faire la demande d’ETA à leur place. Facile et rapide… Mais souvent très cher. Le quotidien Het Belang Van Limburg rapporte la mésaventure d’un couple qui a fait confiance à un de ces sites pour faire les démarches à sa place. En fin de compte, le couple a déboursé 348€ pour deux autorisations, qui ne coûtaient que 12€ chacune quand il a fait ses demandes.
Là aussi, le SPF Economie a reçu des signalements. Ils visent des entreprises légitimes mais qui ne respectent pas forcément le cadre légal : « Ces dernières, par exemple, offrent une aide supplémentaire pour remplir le formulaire ou d’autres moyens de paiement pour la demande d’un ETA. Ce n’est pas interdit, mais elles doivent bien sûr préciser qu’elles ne sont pas le site officiel et qu’elles facturent un coût supplémentaire pour leur service, afin que le consommateur ne soit pas trompé. Il s’agit souvent d’un coût supplémentaire important pour un service additionnel relativement limité. » Alors, comment éviter de tomber dans le piège ?
Privilégier les sites officiels
Pour guider les voyageurs belges, le SPF Affaires étrangères met en ligne, directement sur son site, les liens vers l’application ETA UK et vers la plateforme en ligne de l’administration britannique pour faire les démarches.
La procédure peut être fastidieuse car il faut télécharger des copies de son passeport, avoir accès à ses mails en même temps, payer en ligne et répéter entièrement la démarche si on voyage à plusieurs (bébés et enfants compris), mais ça reste le seul moyen d’éviter les mauvaises surprises.
L’ETA, c’est quoi, exactement ?
C’est un document virtuel, lié à un passeport. Une autorisation électronique de voyage, une sortie de visa simplifié, que le Royaume-Uni exige des voyageurs issus d’un certain nombre de pays. C’est exclusivement un document de voyage, qui ne permet pas de travailler sur place. Depuis le 2 avril, les Européens sont eux aussi soumis à cette ETA. Dans un premier temps, elle coûtait 10 livres (environ 12€) mais dès le 9 avril, elle coûtera 16 livres (presque 19€).
Cette autorisation reste valable pendant deux ans, ou jusqu’à expiration du passeport, s’il expire plus tôt. Chaque voyageur y est soumis, quel que soit son âge, même les enfants et les bébés. Les autorités britanniques annoncent un délai de 72 heures pour valider la demande, et précisent qu’elles ne dispensent pas de contrôles à la frontière.
