Elle a des reflets bleus. C’est une abeille. Nom scientifique : xylocope panard ! C’est une abeille charpentière, elle creuse son nid dans le bois et elle a été observée pour la première fois en Belgique début avril, a annoncé jeudi Natagora. Portée par le changement climatique, cette espèce méridionale et thermophile s’est installée sous nos latitudes, explique l’association de protection de la nature.
Le 5 avril, le naturaliste passionné Eric Walravens constate la présence d’un spécimen mâle sur la façade de sa maison, à Hamois. Six jours plus tard, cinq congénères – mâles également – sont découverts en Gaume par des entomologistes de Natagora, « confirmant l’installation d’une petite population dans le sud de la Wallonie« .
Originellement cantonnée à la région méditerranéenne et à l’Europe de l’Est, l’espèce a successivement colonisé différentes régions situées davantage au nord – dont l’est de l’Allemagne (2005), l’Alsace (2011) et le Luxembourg (2024). Avec le réchauffement climatique, « il est probable qu’elle poursuive sa progression vers le nord« , souligne Natagora. Mesurant entre deux et trois centimètres, cette abeille noire présente des reflets métalliques bleutés. L’espèce ressemble au xylocope violet, mais les mâles se distinguent par leurs antennes droites et noires, contrairement aux antennes jaune orangées aux extrémités et plus courbées des mâles du xylocope violet. Pour différencier les femelles de ces deux espèces, l’exercice – plus complexe – nécessite une observation minutieuse à la loupe binoculaire. À l’instar du xylocope violet, il s’agit d’une abeille « charpentière », en référence à son comportement de nidification qui consiste à creuser son nid dans le bois mort. « L’arrivée de cette espèce n’aura, a priori, aucun impact négatif sur les espèces d’abeilles sauvages déjà présentes en Belgique« , développe Thibaud Vandaudenard, entomologiste chez Natagora. Le xylocope panard a une « niche écologique » qui lui est propre, et pollinisera donc d’autres espèces de plantes et de fleurs que celles pollinisées par les abeilles de nos régions. « Il n’y a donc pas de réel risque de compétition« , conclut l’entomologiste