D’autres agriculteurs du sud de la France s’essaient aussi aux fruits exotiques. A Fréjus, dans la ferme des Vazzotti, Jean-Marc a aussi planté des avocatiers. Et il expérimente, depuis cinq ans, une autre culture, celle d’un fruit nettement moins connu que l’avocat. Il s’agit du pitaya qui, traditionnellement, pousse en Thaïlande. On l’appelle aussi le fruit du dragon. L’année dernière, il en a récolté un peu plus d’une tonne. Il le dit lui-même : « au niveau mondial, c’est ridicule. Mais pour la France, c’est une bonne production ».
Il y a dix ans, il se cantonnait aux cultures traditionnelles. Mais il a dû en abandonner certaines. Finies les salades, par exemple. « On est dans une plaine qui est inondable. Ces quinze dernières années, on a connu 5 inondations. C’est beaucoup. Une année, on a perdu toute notre culture de melons. On a arrêté de planter des salades. On en faisait beaucoup sous abri, en hiver. Mais la grosse période inondable, c’est justement en automne hiver. Alors on a préféré arrêter cette culture. » Pour lui, il est important de se diversifier : « quand on est en monoculture et qu’on rencontre des problèmes, la saison est terminée. Alors que si on a différentes cultures, tout au long de l’année, on arrivera toujours à s’en sortir ».
S’il a planté des pitayas, c’est parce qu’un ami lui en a ramené de Thaïlande. « C’est un fruit qui, normalement ne pousse pas en France, il pousse dans des pays plus chauds. Avec le changement climatique, on s’aperçoit que ce sont des plantes qui maintenant peuvent pousser chez nous. » Pour autant, dit-il merci à ce dérèglement du climat ? « Personnellement, j’aurais préféré ne pas en arriver à planter des pitayas. Mais il faut peut-être s’adapter. »