En caricaturant un peu, voici comment Olivier Hamant décrit les directeurs d’entreprise actuels. « Le décideur dans le monde de la performance, c’est vraiment un décideur qui prend tout sur ses épaules, qui est un meneur, qui s’engage, qui prend toutes les responsabilités et qui part en burn-out parce qu’il a pris beaucoup trop de responsabilités sur ses épaules ».
Un tel rôle omnipotent n’existe pas dans la nature. Or c’est du fonctionnement des écosystèmes que s’inspire Olivier Hamant pour développer son modèle de robustesse applicable aux différents pans de notre société. Alors, comment les décisions sont-elles prises dans la nature ?
« Dans le monde de la robustesse, le décideur, c’est surtout un facilitateur, une facilitatrice qui va dire ‘j’ai envie et je ne sais pas comment faire’. Et donc ça veut dire que la décision ne vient pas du meneur, on crée plutôt les conditions dans lesquelles la décision émerge« .
Une méthode très inspirée du vivant où les décisions n’existent pas. « Mais par contre il y a des conditions qui vont créer un chemin et on peut considérer que ça, c’est une décision. En gros, on peut presque dire que l’intention dans le vivant, c’est le produit émergent des interactions« .
Dans une entreprise robuste, le décideur a donc plutôt un rôle de facilitateur où il admet son ignorance, il incarne une position humble, mais il fait appel aux autres membres de l’équipe pour cocréer la suite. Autour de l’intention première, un groupe peut donc se former pour expérimenter et chercher des solutions. Dans un tel processus, le décideur peut donc s’absenter et les décisions continueront à être prises dans le groupe de réflexion créé.