À 17 ans, Lilou Massart s’est imposée comme la joueuse la plus prometteuse de Belgique. Dans les catégories de jeunes, la tertroise a accumulé les médailles nationales et internationales, mais désormais, c’est en élite qu’elle brille. Lors des derniers championnats de Belgique, elle a décroché trois breloques, dont l’or en double mixte avec son frère Alessi. Depuis un an et demi, elle a traversé la frontière et joue en France pour se donner plus de chances de réussir au plus haut niveau mondial.
C’est à Lys-lez-lannoy, à seulement quelques kilomètres de la frontière et de Tournai, que Lilou Massart joue tous les week-ends en Pro B, la deuxième division française. Un choix naturel pour poursuivre sa progression car le niveau y est bien plus élevé qu’en première division belge. Elle l’explique « déjà au niveau, je trouve l’ambiance un peu plus professionnelle ici. Souvent on est dans une salle avec une table alors qu’en Belgique, ça joue avec deux tables et puis l’ambiance parce que le niveau est quand même au-dessus ».
Selon son entraîneur en club, Eric Groult, la jeune pongiste a toutes les qualités nécessaires pour s’installer durablement au plus haut niveau mondial « sa principale qualité c’est la combativité. Sur le plan tactique. C’est un gros jeu de contre près de la table. Elle joue très vite, elle analyse très bien le jeu adverse. Il faut qu’elle continue à progresser sur tous ces plans de jeu. Au niveau physique, tout est à faire notamment concernant le jeu de jambes, la souplesse et la puissance ».
Celle qui navigue actuellement entre la 150ᵉ et la 200ᵉ place mondiale a conscience de cette marge de progression et va se consacrer au tennis de table à temps plein dès la saison prochaine « depuis deux ou trois ans maintenant, j’y réfléchis. Et ici, c’est ma dernière année à l’école, donc après cette année, si je la réussis, j’aimerais bien me lancer un an en professionnel pour dire de ne penser qu’à ça et pouvoir m’entraîner vraiment à 100% ».
Pour son père et entraîneur, Sébastien Massart, c’est la bonne décision. Cette saison de professionnalisation peut tout changer « je pense vraiment, parce qu’elle s’entraîne moins que tout le monde pour le moment. Actuellement, elle n’a pas les heures que les autres joueurs, des autres pays ont, et pourtant elle rivalise toujours. Elle est toujours là dans le top mondial, donc oui, j’espère vraiment que sur un an, on peut voir la différence ».
Des heures d’entraînement nécessaires à son développement et indispensable pour atteindre ses objectifs car si elle a déjà participé aux quatre « Grand Smash », l’équivalent des Grands Chelem en tennis, elle ne veut pas s’arrêter là et rêve des Jeux olympiques de Los Angeles « c’est vraiment l’objectif que je me fixe depuis le début. Il y avait ceux de Paris mais c’était un peu compliqué avec l’école, je n’ai pas su me consacrer à 100% pour pouvoir y arriver. Mais ceux de Los Angeles, là, c’est l’objectif premier ! ».
Mais avant ça, direction les championnats d’Europe U21, puis les championnats du monde au Qatar. Un calendrier chargé qui n’entame en rien sa passion pour son sport « les entraînements, c’est toujours un peu plus dur parce que quand j’étais petite, j’avais surtout envie de faire des matchs mais désormais comme je pars beaucoup en compétition, c’est vraiment ce que j’aime, le challenge, un vrai plaisir ». Le plaisir de jouer. Voilà un atout supplémentaire pour l’aider à atteindre les sommets du tennis de table mondial.