A l’Institut Saint-Marie à La Louvière, une rencontre entre professionnels et élèves de 4e secondaire général est organisée. Objectif : aider les adolescents à poser des choix pour leur vie future. Architecte, kiné, juriste, artiste, journaliste, archéologue, militaire… La liste des métiers proposés est diverse. Mais une constante : les questions sur le niveau de salaire et le respect de l’équilibre vie privée/vie professionnelle reviennent très régulièrement.
La parole aux jeunes
« Est-ce que vous gagnez bien votre vie ? » Voilà une question posée à de nombreuses reprises par les jeunes aux professionnels présents en classe. Une question qui tombe sous le sens pour Lorena : « Il faut quand même savoir ce qu’on gagne avant de choisir un métier. C’est très important. A l’heure actuelle, tout est cher. Il ne faut pas gagner peu. » Même son de cloche pour Hugo : « C’est quand même important de bien gagner sa vie. C’est aussi important que d’aimer son métier ou que d’avoir de bons horaires. » Le débat est plus présent entre Perla, Litzia et Sena. Pour ces deux dernières il faut avant tout aimer ce qu’on fait : « Peut-être que tant qu’on aime notre métier, on ne regarde pas trop le salaire. Je pense que je préférerais m’épanouir dans un métier que j’aime quitte à gagner un peu moins. » Perla n’est pas du même avis : « Je suis plus mitigée sur la question. J’aimerais m’épanouir dans mon futur métier. Mais je pense aussi avant tout à mes futurs enfants. J’aimerais leur accorder une bonne vie. Sans un salaire correct, ce serait un problème. » Margot elle pense déjà à ses futurs horaires : « J’ai demandé à la médecin si on avait quand même droit à des congés en tant qu’indépendant. Je trouve ça important.«
Les réponses des professionnels
Des questions très concrètes et très directes posées aux professionnels présents en classe pour parler de leur métier. Certains ont été quelque peu surpris. C’est le cas d’Elodie. Elle est une jeune juriste. Elle se souvient d’elle en 4e secondaire : « Je crois que quand j’avais leur âge, j’étais beaucoup moins consciente de la réalité des choses. Je ne m’inquiétais pas de pouvoir payer mon loyer arrivé à l’âge adulte. Je trouve qu’ils sont très conscients des difficultés quotidiennes. » Des questions qui n’ont pas toujours trouvé les réponses espérées. Manu Boulanger est kiné : « J’ai expliqué que quand on était indépendant, plus on travaillait, mieux on gagnait sa vie. Que ça dépendait de l’effort qu’on fournissait. C’est un choix à faire. Mais je trouve normal qu’ils se posent ce genre de question très pratique ». Des questions qui ne surprennent pas l’architecte Benoit Fasbender. « Depuis le covid, les mentalités ont un peu changé. Aujourd’hui, quand je veux engager une personne, la première question qu’on me pose, c’est celle du salaire avant même de parler de ce que cet éventuel futur collaborateur peut apporter. C’est une nouvelle manière de voir les choses. Fini l’époque où les parents ou les professeurs disaient que la réussite passait par l’accomplissement dans le boulot. Aujourd’hui, assurer l’équilibre privé est devenu le plus important. »
L’école reflet de la société ?
Cette rencontre entre les professionnels et les élèves de 4e secondaire n’est pas organisée par hasard. Catherine Van Bever est en charge du projet à l’Institut Sainte-Marie : « Dans le cadre du pacte d’excellence, il nous est demandé d’aider les élèves à réfléchir à l’orientation. Dès la deuxième secondaire, on organise des animations pour aider les élèves à réfléchir à un projet de vie. Des visites dans les écoles techniques et professionnelles sont organisées pour les aider à être conscients des différentes options. En quatrième, il y a cette rencontre des métiers. Ils ont évalué ces rencontres et les retours sont très positifs. Ils sont heureux qu’on sorte du scolaire au sens strict, qu’on se soucie de leur personne et qu’on les aide à se frayer un chemin dans la multiplication des choix qui s’ouvrent devant eux. »
Après les questions très pratiques sur les salaires et l’équilibre vie privée/ vie professionnelle, les élèves de 4e secondaire de l’Institut Sainte Marie de La Louvière ont pu découvrir des professionnels passionnés par leur métier.
