Parmi les nombreux impensés par le gouvernement, il y a, selon elle, la place des femmes. « C’est l’impensé majeur de cet accord de gouvernement. Soit cela a été pensé, et c’est très inquiétant. Soit cela n’a pas été pensé, et c’est très inquiétant aussi.«
Chiffres à l’appui, cette représentante du secteur explique pourquoi les mesures du gouvernement fédéral vont encore mettre davantage les femmes sous tension. « Un ménage sur cinq est monoparental en Belgique (ndlr : selon Statbel, cette proportion est plutôt de 1 sur 10 : au 1er janvier 2024, 9,9% des ménages belges étaient composés d’un seul parent avec un ou plusieurs enfants). La grande majorité de ces ménages ont à leur tête une femme qui a, presque exclusivement ou exclusivement, la charge des enfants. Or, on a ici un gouvernement qui va exclure ces femmes du chômage. »
Elle rappelle que, derrière ces femmes, il y a des centaines de milliers d’enfants. « Nous avons un manque de crèche en Belgique, des horaires d’école qui ne sont pas flexibles. D’un autre côté, on est en train de flexibiliser le marché du travail. On va donc exclure des femmes qui refuseraient des emplois qui sont totalement inadaptés à la vie familiale qu’elles gèrent aujourd’hui, en grande partie seules. […] Ces femmes rêvent de travailler, mais elles ont besoin d’un travail qui soit adapté aux horaires des enfants.«
La Fédération des Services Sociaux demande aujourd’hui au gouvernement de protéger ces femmes des mesures d’exclusion du chômage, à l’instar des personnes âgées de plus de 55 ans. « Sinon, on va enfoncer des centaines de milliers d’enfants dans la précarité« , alerte Céline Nieuwenhuys.