Les résultats de cette étude font écho aux observations d’Unia, l’ex-centre fédéral pour l’égalité des chances, qui constate une augmentation du nombre de signalements de discrimination fondée sur l’orientation sexuelle. « Nous avons constaté en 2024, et encore en 2025, une augmentation des violences à caractère homophobe« , explique Patrick Charlier, directeur d’Unia. « Souvent, les auteurs sont des jeunes, pas nécessairement des mineurs, mais des jeunes majeurs« , poursuit-il. « Il y a eu récemment de nombreux dossiers, où nous sommes en justice, où des pièges ont été tendus à travers des sites de rencontre et où, l’assimilation est faite entre homosexualité et pédophilie« , explique Patrick Charlier.
Ce dernier dresse le constat d' »une forme d’intolérance qui se traduit par de la violence« . Il est ici question de coups et blessures, d’agressions, « de personnes qu’on force à aller chercher de l’argent dans des guichets en les menaçants de les dénoncer comme étant des pédophiles et des choses de cet ordre-là », relate Patrick Charlier. Le risque d’être victime de violence lorsqu’on est homosexuel « est deux fois plus important que si on est noir, en situation de handicap, musulman ou juif« , explique le directeur d’Unia.
On est moins dans une ouverture telle qu’on l’a connue il y a 5 ou 10 ans
Comment expliquer cette augmentation de l’opposition aux personnes homosexuelles ? Le directeur d’Unia constate « un recul« , après « avoir eu un grand mouvement d’ouverture, notamment sur le respect, le droit des minorités, etc. » « On est moins dans une ouverture telle qu’on l’a connue il y a 5 ou 10 ans, par exemple, et qui a permis l’adoption de législations anti-discriminations assez ambitieuses« , estime Patrick Charlier. Et, précise le directeur d’Unia, « ce n’est pas uniquement au niveau belge« .
« Quand on voit la composition du Parlement européen, par exemple, qui est moins ouvert à ces questions-là que par le passé, je pense que c’est un mouvement de fond qui traverse l’ensemble des pays européens« , avec des personnalités comme Victor Orban en Hongrie ou Giorgia Meloni en Italie « qui reviennent sur des politiques d’égalité« . Et en Belgique, un parti tel que le Vlaams Belang qui « se positionne de manière très critique et hostile par rapport à ces questions-là« , ajoute Patrick Charlier. Un parti aussi très actif sur les réseaux sociaux où les jeunes sont aussi très présents.