Le modèle des hypermarchés est en déclin, mais il permettait aux travailleurs d’obtenir des conditions de travail décentes dans le secteur. Aujourd’hui, les entreprises offrent des flexi-jobs et de contrats précaires à leurs travailleurs. Cette situation ne garantit pas pour autant la pérennité des hypermarchés. Bientôt, les travailleurs de Cora devront dire adieu à leurs conditions de travail. Un CDI, un salaire au-dessus de la moyenne du secteur, aux alentours de 2000 euros par mois et un poste fixe.
Cora évoque la masse salariale pour expliquer la fermeture de l’activité. Il est vrai qu’elle pèse lourd sur le groupe. « Cora a décidé de favoriser les contrats à durée indéterminée plutôt que des flexi-jobs ou des intérims. Quand on engage plus d’intérims et de flexi-jobs, on peut faire varier sa masse salariale, ce que Cora ne peut pas faire, vu qu’il privilégie les contrats de longue durée », explique Guillaume Vermeylen, chargé de cours à la Faculté Warocqué d’économie et de gestion (UMons).
Les salaires dans les hypermarchés restent donc élevés. Mais Cora a également perdu de nombreuses parts de marché sur ce qu’on appelle le « non alimentaire », comme le textile ou les livres. D’autres groupes ont trouvé la parade, en se réinventant et en s’adaptant.
« Les Cora sont très grands, alors que les hypers de Carrefour sont plus petits, ce qui leur permet de réduire l’offre non alimentaire, et de se spécialiser là où il y a moins de concurrence. L’offre en textile ou en article de sport est réduite », ajoute Gino Van Ossel, professeur à la Vlerick Business School.
Les économistes sont pessimistes quant à l’avenir des hypermarchés : les autres grandes surfaces pratiquent des prix moins élevés et les magasins spécialisés proposent plus de choix.
La société a également changé : les ménages sont plus petits, rendant les habitudes de consommation impulsives et favorisant le commerce en ligne.