Le discours n’est pas neuf. « Cela fait dix que je le dis« , rappelle Vincent Macq, il manque de moyens pour la magistrature. « A l’heure où je vous parle, il manque plus de 250 magistrats« , explique le président de l’UPM. « 250 magistrats, ce sont des milliers de dossiers qui ne sont pas traités par les parquets« , précise-t-il, rappelant que l’accord de gouvernement prévoyait de « travailler sur l’attractivité de la magistrature« . « Il n’y a rien par rapport à cela dans les projets qu’on entend aujourd’hui« , déplore Vincent Macq, en craignant d’ailleurs les réformes en matière de pensions qui pourraient toucher les magistrats. « Les parquets et les tribunaux sont remplis à concurrence d’un peu moins de 90%« , explique Vincent Macq. « Il manque de magistrats pour remplir les cadres, mais pour répondre aux besoins du justiciable, il faudrait encore beaucoup plus que cela« , estime-t-il.
Il pointe aussi d’autres chantiers de la Justice qui auraient besoin de moyens, notamment l’informatisation qu’il faudrait finaliser. « Ce sont des dizaines de millions qu’il nous faut« . Il y a aussi les bâtiments judiciaires qui ont besoin de travaux de rénovation.
Pourtant, rappelle Vincent Macq, la Justice est nécessaire pour les citoyens et le bon fonctionnement de la société. « Si on ne trouve pas de réponse auprès de la Justice, du pouvoir judiciaire, le problème, toujours le même, c’est qu’on risque de se créer soi-même sa propre justice« , estime Vincent Macq.
« Ces 150 millions de budget de justice qui sont annoncés comme une réponse à tous nos problèmes, en réalité, c’est une goutte dans l’eau par rapport à des dizaines d’années de désinvestissement« , réagit le Président de l’Union Professionnelle de la Magistrature. « Ce n’est pas ce gouvernement qui est responsable de l’état actuel de la justice« , ajoute-t-il.