Face à ce constat, le gouvernement envisage-t-il de laisser les professeurs décrocher plus tôt ? « Ce que l’on entend, c’est la fatigue et la nécessité d’aménager la fin de carrière« , répond la ministre de l’Education en Fédération Wallonie-Bruxelles, Valérie Glatigny (MR). « Et en effet, c’est prévu dans notre feuille de route gouvernementale. » L’idée serait « d’avoir un petit peu moins de charges face classe en début de carrière quand on doit préparer ses cours et d’en avoir moins également en fin de carrière pour pouvoir être moins souvent devant la classe – puisque l’on sait que cela demande beaucoup d’énergie – et prester plus d’heures de titulariat à la place, par exemple.«
Au niveau des organisations syndicales, « on plaide depuis longtemps la réduction du temps de travail sans perte de salaire, pour l’aménager autrement« , poursuit le secrétaire général de la CSC Enseignement. « Une autre idée qui avait fait son chemin au moment de la réflexion du Pacte pour un enseignement d’Excellence, c’est l’année sabbatique qu’un professeur pourrait prendre à un moment de sa carrière pour souffler et revenir dans de meilleures conditions.«
L’aménagement des fins de carrière est écrit dans notre texte
Actuellement, « il y a déjà dans le Pacte des initiatives qui identifient le cotitulariat. Cela se fait déjà aujourd’hui« , soulève la Ministre-Présidente de la Fédération Wallonie-Bruxelles), Elisabeth Degryse (Les Engagés). Ce qui veut dire « qu’il y a déjà des périodes pendant lesquelles deux enseignants sont en classe.«
« Nous allons poursuivre cela même si nous avons mis notre touche ou des inflexions dans notre Déclaration de Politique Communautaire. J’insiste, l’aménagement des fins de carrière est écrit dans notre texte. Ce sont vraiment des mesures que nous voulons mettre en place« , assure-t-elle. « Je comprends tout à fait qu’une enseignante maternelle ne soit plus capable à 62 ans de gérer 24 enfants, souvent pliée en deux parce qu’ils sont plus petits. Donc, qu’elle puisse accompagner des jeunes profs qui démarrent dans leur carrière et ne plus être face classe a du sens.«
Enfin, « la simplification administrative est une ligne transversale de notre Déclaration de Politique Communautaire », conclut-elle. « Nous avons demandé que les directions d’école soient consultées dans différents dispositifs, ce qui leur permet de dire ce qui sera trop compliqué et lourd administrativement.«