En 2018, afin de procéder au remplacement des F-16 à leur tour vieillissant, la Belgique s’est engagée dans l’acquisition de F-35 auprès de Loockheed Martin. Ces avions, qui sont attendus chez nous ces prochains mois, étaient aussi en compétition avec d’autres appareils : le Rafale (français) et l’Eurofighter (issu d’un consortium européen). Si les Américains ont une fois de plus remporté le contrat, est-ce pour les mêmes raisons qu’en 1975 ? L’histoire s’est-elle rejouée de la même manière ? Un argument « fort utilisé parmi les militaires« , précise Philippe de Boeck, « était que cet avion de combat F35 est d’une génération supérieure au Rafale« . Yannick Quéau le constate : « on décide d’acheter l’avion le plus moderne. C’est aussi le plus cher. C’est aussi peut-être celui qui est le moins éprouvé, qui est peut-être le moins fiable. Donc en fait, selon les critères que vous allez regarder et retenir, vous allez favoriser une offre plutôt qu’une autre« .
Philippe de Boeck remarque par exemple qu' »il n’y a pas eu vraiment de débat au Parlement là-dessus« . Et puis en tant que journaliste, il n’est pas toujours évident d’enquêter sur ces questions. « Ce sont des marchés militaires, Donc c’est évidemment toujours frappé du sceau du secret-défense, et c’est très difficile d’avoir des bonnes informations« .
Les questions militaires sont peut-être moins mises en débat aujourd’hui qu’au milieu des années 70, où l’on a une plus grande « capacité à questionner tout ce que fait l’appareil militaire« , constate Yannick Quéau. Avec la guerre du Vietnam et les chocs pétroliers qui ont précédé, « les inquiétudes sont majeures et le questionnement de l’affectation des ressources, toujours plus grande à la défense, est assez élevé » à cette époque.
Le directeur du GRIP regrette aujourd’hui ce « manque de questionnement, du fondamental de la justification de ces dépenses » en matière de défense.
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