La Flandre, elle, s’intéresse à un troisième niveau de pouvoir : l’exécutif fédéral et son rapport avec le monde de la Justice.
Faute de place dans les prisons, la ministre de la Justice avait, en octobre demandé de ne plus faire purger les peines de courte durée. Désormais, avec l’accord de Pâques, cela s’applique aussi aux sans-papiers. « La libération anticipée vaudra donc aussi pour les détenus sans titre de séjour. Pour un gouvernement dont la politique migratoire devait être la plus stricte jamais vue, c’est assez contradictoire puisque rien n’assurera que l’étranger en situation illégale quitte le territoire…« C’est même plus probablement une porte ouverte vers l’illégalité qui est là installée.
A cette annonce du Standaard vient répondre le coup de grogne des procureurs qui vont faire appliquer les quatre mille peines de courte durée suspendues jusqu’ici.
Procureur, ça ne manifeste pas, rappelle Het Nieuwsblad. Ça ne fait pas grève. A la place, comme les douaniers, les procureurs quand ils protestent appliquent la règle à la lettre. « 4000 condamnés vont donc être invités à rejoindre nos prisons« . Injustifiable, dit le quotidien, les condamnés sont utilisés comme moyen de pression par les procureurs. (Comme les usagers du rail et les cheminots, écrit l’éditorialiste)
Reste que la méthode va encore un peu plus loin qu’une « simple » grève. Le mouvement de colère des procureurs souligne l’aberration de notre système. Pour conserver son modèle carcéral, le gouvernement demande au procureur de ne plus appliquer les condamnations.
