La magistrature n’aurait-elle pas le droit de faire pression sur le monde politique ?
Oui et non. Le Tijd écrit : « Les magistrats ont bien le droit de ne pas être d’accord avec la réforme du gouvernement De Wever« … « Mais la manière dont ils le font savoir ne convient pas« .
Il doit exister des moyens plus sages et plus élégants de faire valoir son point de vue. Par exemple par le dialogue. C’est sûr, le dialogue c’est mieux.
De Morgen, lui, pousse l’argument dans une autre direction. Ce qui inquiète ici, c’est que les magistrats semblent faire preuve d’un jugement faussé. Leur intérêt propre vient l’emporter sur celui du pouvoir judiciaire. Mais, reconnaît De Morgen, cela vient aussi nous démontrer que les magistrats sont des Belges comme les autres. Fondamentalement convaincus de la nécessité des réformes… sauf quand ces réformes les concernent eux-mêmes.
Het Laatste nieuws le reconnaît pourtant, la surpopulation carcérale, ce n’est pas le fait de la magistrature. C’est aux responsables politiques de veiller à ce que les peines puissent être exécutées. Au gouvernement d’assurer le nombre de places, en prison. A l’exécutif de prendre en compte le fait que la Belgique a été de nombreuses fois condamnée pour la situation désastreuse de ses prisons. Sauf qu’en vrai, la situation des détenus ne mobilise jamais grand monde !
Pour l’Avenir, la responsabilité se partage. Car, à vouloir régler leurs comptes par-dessus la tête des citoyens, gouvernement ET magistrature oublient sans doute que cette surpopulation n’est pas qu’une question de chiffres. C’est d’abord une question de dignité humaine et de sécurité publique.
Sans doute, alors, De Morgen voit-il juste : les magistrats supposent que les 4000 détenus arrivant en prison dans la semaine ne seront pas réellement intégrés dans nos prisons qui déjà débordent.
Compter sur le pragmatisme des autres pour atténuer les conséquences de sa propre faute, c’est le contraire de la sécurité juridique. Mais on nous répétera sans doute encore une fois que faire exécuter une décision de justice à la lettre, n’est pas une faute. L’argument là, est imparable.