La question de l’indemnisation des victimes se pose depuis le début des révélations et enquêtes. Dans un premier temps, l’Eglise catholique belge a elle-même créé une fondation d’utilité publique : Dignity. Depuis 2012, Dignity a versé environ 6 millions d’euros, pour 1392 dossiers d’abus sexuels. Gabriel a reçu la somme maximale prévue par ce fonds, 25.000 euros. « On ne fait pas ça pour l’argent. C’est bien plus profond que ça. Mais il y a les problèmes psychiatriques, l’assistance juridique, ce n’est pas gratuit tout ça. La réparation, elle me semble tout à fait normale.« Pour les victimes, Dignity n’est pas suffisant.
Début 2025, la Commission parlementaire rend un rapport de plus de 600 pages avec 137 recommandations pour la réparation des dommages causés par l’Eglise. Parmi elles, la création d’un Fonds de réparation alimenté par l’Etat Belge (10 millions d’euros par an) et l’Eglise catholique romaine (20 millions d’euros par an). Un fonds indispensable pour Gabriel.
« Je n’arrêterai pas tant qu’il n’y aura pas une reconnaissance d’un organisme qui se dit au-dessus des lois. Que l’Eglise assume ses actes, qu’elle assume tous ses manquements et il n’y en a pas eu qu’un« , affirme Gabriel.
Rien qu’entre le 17 novembre 2023 et le 31 janvier 2024, le Médiateur fédéral a reçu 207 nouveaux témoignages de victimes (150 néerlandophones, 56 francophones et un germanophone) et la problématique des abus sexuels commis par des membres de l’Eglise catholique ne s’arrête pas aux frontières belges.