Il y a deux semaines, le ministre de la Sécurité et de l’Intérieur Bernard Quintin annonçait que les militaires reprendront prochainement en charge la sécurité statique des centrales nucléaires et libéreront donc les policiers actuellement chargés de cette mission. « Cela permettra de libérer nos policiers actuellement chargés de cette tâche, et de déployer des agents supplémentaires sur le terrain pour contribuer à la sécurité quotidienne des citoyens« , ajoutait alors Bernard Quintin.
Cette décision ne passe pas au sein de la police fédérale, selon Belga, les agents de la Direction de la Sécurisation (DAB) de la police fédérale vont se mobiliser contre le projet du gouvernement fédéral. Les syndicats SLFP Police et SNPS ont annoncé mercredi soir qu’ils avaient activé leur préavis de grève.
Nous ne laisserons pas tomber les nôtres
Des consultations se sont tenues ce mercredi, mais elles n’ont rien donné, d’après les syndicats. « Cette décision a été prise pour protester contre l’absence de consultation préalable et la non-prise en compte de la représentation syndicale dans cette mesure drastique. Il est essentiel pour nous d’envoyer un signal fort : nous ne laisserons pas tomber les nôtres« , peut-on lire dans une communication destinée aux affiliés, relayée par l’agence de presse Belga.
Une réorientation qui ne respecte pas le choix de carrière des agents
Selon les syndicats, la mesure risque de faire perdre des années d’expertise accumulée. Ils soulignent en outre les conséquences sociales « désastreuses« . « Les employés qui ont délibérément choisi cette affectation se voient soudainement réorientés vers des tâches totalement différentes, comme le transport de prisonniers ou les patrouilles portuaires. Certains collègues sont même passés délibérément de la Défense à la police pour faire ce travail. Pour eux, c’est une véritable hécatombe sociale qui s’annonce, sans aucun respect de leur choix de carrière et de l’équilibre entre vie privée et vie professionnelle« , affirment les syndicats. Le SNPS et le SLFP Police demandent au ministre de suspendre sa décision. « Et que des consultations approfondies avec les partenaires syndicaux soient organisées en premier lieu, comme il se doit.«
Le ministre annonçait, mi-avril, qu’un protocole devait être finalisé d’ici le 1er mai pour permettre d’assurer ce déploiement « dans les plus brefs délais« .
Cela semble aujourd’hui compromis.
Phase finale du redémarrage de Tihange 3 et Doel 4
Cette discussion intervient alors que le gouvernement est en train de finaliser l’accord sur la prolongation de Tihange 3 et Doel 4. Selon les spécialistes, il entrerait même dans sa phase finale. Le principal gestionnaire des centrales nucléaires belges Engie et le gouvernement fédéral ont réalisé, à la fin mars, le « closing » de leur accord concernant la prolongation pour dix ans des réacteurs Tihange 3 et Doel 4, ainsi que le transfert de responsabilité lié aux déchets nucléaires. Il s’agit de l’étape finale de l’accord annoncé en décembre 2023, avant le redémarrage des réacteurs programmé en novembre 2025, a indiqué Engie par communiqué.