Du côté de l’Ufapec, l’Union Francophone des Associations de Parents de l’Enseignement Catholique, la grève tournante organisée cette semaine pose quelques questions pratiques. « Quel sera l’impact sur nos enfants de ces grèves ?« , se demande Bernard Hubien, Secrétaire-général de l’Ufapec. Il se demande si les enfants vont pouvoir être accueillis dans les écoles ou pas. « L’accueil doit être assuré » rappelle Bernard Hubien pour qui « il faut vraiment que les écoles soient clairement dans leur rôle et dans le respect de leurs obligations« ,
À l’Ufapec, on dit cependant comprendre certaines inquiétudes des enseignants. « Certaines inquiétudes sont tout à fait compréhensibles, notamment quand même le fait qu’il y a beaucoup de flou dans ce qui est annoncé par la ministre et que le flou n’aide pas à se rassurer« , explique Bernard Hubien, Secrétaire-général de l’Ufapec.
Par contre, on a plus de mal à comprendre les inquiétudes qu’auraient des enseignants par rapport à la poursuite du tronc commun. Bernard Hubien souligne le constat d’échec de l’organisation de l’enseignement avant la mise en œuvre du tronc commun, « un système scolaire qui conduit beaucoup trop de jeunes à l’échec et dans des filières qu’ils n’ont pas choisies, qui conduit trop de jeunes au décrochage et à la sortie du système sans aucune qualification ou certification« . Et de rappeler la « refondation du système« , prévue par le Pacte pour un enseignement d’excellence.
À l’Ufapec, on souligne « la cohérence d’ensemble » des référentiels qui ont été conçus dans le cadre de la réforme du tronc commun de la première primaire à la troisième secondaire. « Donc faire une pause sur la dernière année (ndlr, la troisième secondaire), ça veut dire quoi ? Cela veut dire qu’on va devoir réécrire des référentiels pour que cette cohérence soit récupérée ? », interroge Bernard Hubien pour qui « ce n’est pas envisageable« .
Il faut aller au bout du tronc commun
« Beaucoup d’enseignants et le collège des directeurs, c’est-à-dire l’ensemble des directions de l’enseignement catholique au niveau primaire, ont écrit qu’il faut aller au bout du tronc commun« , rappelle Bernard Hubien. « Ils le mettent en pratique et voient les effets que cela produit déjà, notamment quant à l’accompagnement des élèves en difficulté« , note-t-il.
Quant à la réforme du qualifiant qui dirigerait une série d’élèves vers l’enseignement pour adultes, l’Ufapec est aussi sceptique. « De l’aveu même des responsables de l’enseignement pour adultes, ils ne sont pas prêts à encadrer des élèves qui sortent de l’enseignement obligatoire« , explique Bernard Hubien.
Ce dernier pointe des problèmes pour les jeunes qui découvrent qu’ils ne pourront pas poursuivre dans la filière sur laquelle ils comptaient. « Deuxièmement, cela va entraîner des coûts importants, des coûts dans les trajets à devoir faire pour rejoindre les autres lieux, mais aussi des coûts d’inscription« , explique Bernard Hubien.
« Renseignements pris auprès de la responsable de l’enseignement pour adultes, le secrétaire général de l’enseignement catholique, ce sera un minimum de 256 € sur l’année« , poursuit Bernard Hubien. « Il faudra les sortir et on sait bien que les jeunes qui sont dans ces filières sont globalement issus de familles moins favorisées« , ajoute le responsable de la Fapeo.
La Fapeo rappelle la nécessite, selon elle, de mettre en place « dans sa totalité » le Pacte pour un enseignement d’excellence, « tel que c’était prévue en 2017« . « Il ne faudrait pas que des considérations budgétaires, même s’il faut qu’elles soient présentes du côté du gouvernement, en viennent à faire capoter cette réforme qui a commencé il y a dix ans« , conclut Bernard Hubien.