Le contexte géopolitique a poussé l’Europe à décider de se réarmer. Le gouvernement fédéral belge s’est inscrit dans cette tendance. Récemment, la Région flamande a déclaré être prête à mettre sur la table un milliard d’euros pour la Défense. Que devrait faire la Wallonie ? « Aujourd’hui en Belgique, dans le secteur de la défense, 80% de nos achats sont des achats qui passent en dehors de l’Union européenne« , précise Christie Morreale. Or, explique l’ancienne ministre, « l’union Européenne a dit que, désormais, 60% des investissements qui sont réalisés dans le secteur de l’armement, du militaire doivent être produits en Europe« . « Nous avons dès lors une capacité en Wallonie de pouvoir travailler, ouvrir de l’emploi et créer de l’activité« , estime Christie Morreale. Et d’épingler au passage le ministre de la Défense et les choix faits de continuer d’investir dans les chasseurs américains F35, Theo Francken. « Theo Francken a fait le choix de se tourner de manière aveugle vers les Etats-Unis« , souligne la ministre. « Est-ce qu’on va s’obstiner ou est ce qu’on va avoir le courage, comme les Canadiens par exemple, de se dire mais nous devons produire européen« , demande Christie Morreale. « Plutôt que d’avoir acheté tout Américain ou tout extra-Union européenne, nous avons l’occasion de créer de l’emploi, de créer des activités, de former nos jeunes« , explique Mme Morreale.
Cette dernière propose que la Communauté française et la Région wallonne s’associent « pour réfléchir à des formations dans le secteur du qualifiant, dans le supérieur […] par exemple dans le secteur des drones, dans l’intelligence artificielle« , inquiète que les moyens financiers soient davantage captés par la Flandre, avec des ministres N-VA à la manœuvre au fédéral et au gouvernement flamand. « La N-VA, évidemment, qu’est-ce qu’elle dit aux entreprises wallonnes aujourd’hui ? Venez ouvrir une succursale en Flandre« , estime Christie Morreale. Craint-elle une mainmise de la Flandre ? « Bien entendu, il faut être vigilant, il faut être proactif« , estime Christie Morreale. « Ce n’est pas en restant attentiste qu’on va y arriver. Ils ont une longueur d’avance, il faut se retrousser les manches« , prévient la députée wallonne.