Sans surprise, l’opposition wallonne n’a pas mâché ses mots dans une première réaction après le discours sur l’état de la Wallonie prononcé mercredi matin par le ministre-président wallon, Adrien Dolimont.
« C’est un discours creux, qui cache la réalité« , a ainsi réagi la cheffe de groupe du PS au Parlement wallon, Christie Morreale. « La réalité, c’est une diminution du taux d’emploi de près de 2% alors qu’il avait augmenté sous le gouvernement précédent ; c’est l’arrêt des primes à la rénovation et du dispositif d’aide aux petits commerçants« , a-t-elle pointé. « Nous espérions que le gouvernement viendrait avec une politique de réindustrialisation et de l’emploi. Mais nous n’avons eu droit qu’à une litanie de citations, sans aucun objectif chiffré« , a ajouté la socialiste. « On leur demande d’augmenter le taux d’emploi. Ils n’ont rien fait comme politique en matière d’emploi. Je me suis dit que puisqu’ils ne l’ont pas fait pendant neuf mois, ils allaient l’annoncer aujourd’hui. Donc il y avait une forme d’espoir en fait, mais c’est un espoir complètement déçu. Je ne m’attendais pas à quelque chose d’aussi creux« , ajoute Christie Morreale. « Nous allons continuer à avancer des propositions pour montrer que des alternatives sont possibles« , a-t-elle enfin assuré.
« Ce discours ne répond pas aux enjeux concrets« , a renchéri le chef de groupe du PTB, Germain Mugemangango. « Le gouvernement ne fait que tromper les gens. Il a, par exemple, promis de ne pas créer de nouvelles taxes, de soutenir ceux qui travaillent, d’augmenter le taux d’emplois, de ne pas faire d’écologie punitive et dans tous ces domaines, il fait le contraire« , a-t-il répété. Le chef de groupe du PTB épingle aussi « la promesse que ce gouvernement avait faite de ne pas taxer les Wallons« . « Qu’est-ce que les gens sont en train de voir maintenant dans leurs communes ? C’est que les taxes qui ne sont pas mises en place par le gouvernement régional vont l’être par leurs communes« , explique le député, donnant l’exemple des taxes sur les poubelles qui augmentent dans certaines communes. « A La Louvière, par exemple, où la taxe poubelle va passer de 170 € à 252 € pour un ménage de trois personnes, c’est sous pression, finalement, du gouvernement wallon« , poursuit Germain Mugemangango. « Ce gouvernement prétendait soutenir l’activité économique et ceux qui travaillent mais face à la liste de plus en plus longue d’emplois détruits par les entreprises, le gouvernement wallon ne fait rien« , a poursuivi le député d’extrême gauche en pointant aussi les privilèges auxquels l’exécutif refuse de toucher. « Il prétend faire des efforts en prenant des mesurettes mais la vérité c’est que les salaires à 11.000 euros par mois ou les indemnités de sortie à 280.000 euros continueront à exister parce qu’il n’y touche pas« , a-t-il insisté.
Enfin, du côté d’Ecolo, Stéphane Hazée a regretté « le virage pris par le gouvernement, un virage qui va dans la mauvaise direction« . « C’est une grande régression qui est en cours, avec un gouvernement qui coupe dans les primes rénovation, qui définance les pouvoirs locaux et les associations, qui fait la promotion des pesticides, qui laisse l’Union européenne autoriser de nouveaux OGM. C’est l’inquiétude et une forme d’incompréhension qui dominent parce que c’est l’inverse des engagements électoraux des partis de la majorité« , a analysé le chef de groupe écologiste. « Notre constat, c’est qu’il y a une attaque en règle contre des politiques qui sont importantes, pas parce qu’elles ont été décidées par le gouvernement précédent, mais parce qu’elles répondent à des enjeux essentiels« , a-t-il dénoncé. « Nous sommes en colère par rapport au grand écart des partis de la majorité vis-à-vis de leurs programmes électoraux et nous sommes inquiets par rapport à ce qui est nécessaire pour l’avenir de nos enfants. En désinvestissant dans l’écologie, nous leur préparons un futur gris. C’est notre responsabilité d’essayer d’inverser le sens des choses« , a conclu Stéphane Hazée.