« En Belgique, quand un enfant décède, tout le monde s’offusque. Mais quand un enfant est menacé de violence sexuelle, de violence physique, qu’il y en ait 400 sur liste d’attente, ça n’émeut pas. »
Julien Moinil, procureur du Roi de Bruxelles
Par ailleurs, le procureur du Roi voit un lien entre la non prise en charge de ces jeunes en danger et les violences de ces derniers mois. « Il y a des jeunes mineurs, extrêmement jeunes, qui peuvent pour quelques milliers d’euros prendre une arme de guerre pour aller tuer. (Des jeunes) âgés de moins de 14 ans parfois« , assure-t-il. Raison pour laquelle ils doivent être pris en charge au plus vite.
« Les (individus) majeurs que nous interceptons lors de ces fusillades ou après, et que nous incarcérons parce qu’ils sont dangereux, sont pour la plupart des anciens mineurs en danger ou des délinquants. Mais faute de moyens, ils ne sont pas pris en charge suffisamment », dénonce-t-il.
« Les juges de la jeunesse sont confrontés tous les jours à un manque de place, affirme-t-il sur base des discussions qu’il entretient avec ces juges. Il y a là un désinvestissement qui est encore pire que celui de la justice au niveau fédéral. Au niveau communautaire (de la Fédération Wallonie-Bruxelles, en charge de l’aide à la jeunesse, ndlr), c’est catastrophique. Il y a des jeunes qui sont libérés, qui ne sont pas encadrés. Parfois, il faut attendre 7 mois. En Belgique, quand un enfant décède, tout le monde s’offusque. Mais quand un enfant est menacé de violence sexuelle, de violence physique, qu’il y en ait 400 sur liste d’attente, ça n’émeut pas.«