Pour parvenir à diminuer le nombre de malades de longue durée, le gouvernement veut responsabiliser tout le monde : les salariés, pour qu’ils reviennent travailler, les médecins qui délivrent trop d’arrêts maladie, mais aussi les entreprises. En effet, celles-ci devront prendre en charge plus longtemps une partie du salaire de l’employé malade : un tiers du salaire pendant trois mois, contre un mois avant la réforme.
Des process qui peuvent l’accompagner et l’encadrer
« Le patient ne choisit pas d’être malade. Et le pénaliser n’est pas la bonne solution. Ce qu’il faut, c’est vraiment mettre en place des process qui peuvent l’accompagner et l’encadrer« , avertit le Dr Gilbert Bejjani. L’Union des Médecins est donc favorable à une approche globale de responsabilisation. Il va même plus loin : « La réinsertion, c’est quelque chose de complexe. Ça ne se fait pas juste par le médecin traitant qui donne un certificat d’aptitude. Ça doit inclure l’entreprise via les médecins du travail, et ça doit inclure les mutuelles via les médecins-conseils« .
Il ne faut pas qu’on fragilise des gens
Pour favoriser la réinsertion, les médecins auront en effet la possibilité de rédiger des certificats d’aptitude plutôt que des certificats d’incapacité. Une proposition qui ne satisfait pas pleinement le GBO. « Nous sommes quand même assez sceptiques par rapport aux possibilités réelles de remettre au travail selon les aptitudes. Ça pourrait être le cas avec un gros employeur, mais souvent, les possibilités sont très limitées, surtout si les gens travaillent dans une petite entreprise« , détaille le Dr Lawrence Cuvelier. « On n’est pas forcément tout à fait contre, mais on émet des réticences parce qu’il ne faut pas qu’on fragilise des gens qui ont très peu de possibilités de se défendre.«