De la même manière, le poids des objets informe notre corps de la direction de la gravité. Notre système vestibulaire dans notre oreille interne nous aide à garder l’équilibre malgré cette force gravitationnelle. La gravité agit donc comme ce fil à plomb qui permet de calibrer tous nos systèmes sensoriels.
« Nos travaux montrent que, sans ce fil à plomb, nos mouvements dérivent, et que nous perdons les repères entre notre corps et le monde extérieur. Le cerveau doit alors s’adapter à ce nouvel environnement comme lorsque l’on a eu un accident vasculaire cérébral, ou une pathologie lourde« , explique Philippe Lefèvre.
Sur Terre et dans l’ISS, il a été demandé aux astronautes d’effectuer différents types de mouvements en tenant un objet composé de plusieurs capteurs, appelé le « manipulandum ». Ces instruments mesurent entre autres la vitesse, la force exercée par les doigts, les mouvements, ou les trajectoires de l’objet.
Quand les astronautes en impesanteur réalisaient l’expérience avec les yeux fermés, il a été constaté qu’ils déviaient systématiquement de leur trajectoire lorsqu’ils bougeaient la main. Ce phénomène était présent dans les deux postures, assise et allongée. Alors que sur Terre et sous l’effet de la gravité, il n’a été observé que dans la position couchée et lors de mouvements horizontaux.