La délégation a d’abord pris la direction d’un endroit tenu secret dans le sous-sol d’un immeuble de Kiev. Dans ce bunker sont exposés des drones mécanisés, des drones navals, des drones de combat ukrainiens ou encore des engins militaires. « Tout ici est fabriqué en Ukraine. Tout ce matériel de défense ukrainien est déjà utilisé sur la ligne de front« , explique Maria, attachée d’une entreprise de défense ukrainienne.
L’objectif est clair : discuter, faire offre de services et de prix et surtout, signer des contrats. Néons bleus un peu partout, dans la pénombre d’un immense garage sous-terrain, le lieu est ultra-sécurisé. L’idée, c’est que les entreprises belges discutent avec les officiels et les industriels ukrainiens. Car tous le savent, en temps de guerre, on peut augmenter son chiffre d’affaires et faire du business. « Nous sommes en capacité de proposer des plateformes complètes et des véhicules de transport de troupes. Et donc, c’est l’ensemble de cette gamme que nous sommes venus présenter aux Ukrainiens. Et les aider à développer dans leurs propres industries« , explique Thierry Renaudin, patron de John Cockerill.
Le but est de développer la production dans des industries en Ukraine. « Parce qu’aucune entreprise belge ne va prendre le risque de construire une nouvelle usine sur un terrain de guerre« , explique hors micro un diplomate belge. L’idée, c’est donc de trouver un partenaire en Ukraine qui dispose déjà d’une usine et d’ouvriers.
C’est le cas, par exemple, pour un contrat que Thales a signé après avoir trouvé un partenaire ukrainien qui va recevoir les pièces de l’entreprise belge. « On parle ici de pouvoir assembler des roquettes qui sont utilisées dans le pays depuis quelque temps. On souhaite leur donner la possibilité de faire l’assemblage final et d’entrer justement dans cette dynamique de production locale« , explique Alain Quevrin, patron de Thales Belgium. « On a signé l’étape la plus importante de se dire qu’on allait travailler ensemble. Et cela sera encore prolongé par un financement complet qui ne saurait tarder donc dans les prochaines semaines« , ajoute le patron.