C’est une vraie crise de l’encadrement qui secoue le monde de la petite enfance. Aujourd’hui, une seule puéricultrice s’occupe de 7 enfants, un ratio trop élevé qui nuit à l’accompagnement des enfants et à l’attractivité du métier car cela augmente la pénibilité et donc l’absentéisme qui se répercute ensuite sur les autres membres du personnel. Un cercle vicieux qu’explique Virgnie Denamur de la crèche Sainte Marie à la Louvière « Quand nos collègues sont absents, les enfants prévus sont tout de même présents et donc on doit les accueillir malgré le manque de personnel. Il y a aussi trop d’attente pour être remplacé en cas d’absence. Donc si une collègue est absente, on doit attendre un mois pour pouvoir la remplacer ».
Pour Cécile Van Honste, directrice de la FILE, la Fédération des initiatives locales pour l’enfance il faut mener une réflexion globale sur les métiers du secteur et pas simplement penser à résoudre le problème des places d’accueil manquantes « On ne mène la réflexion que sur la création de nouvelles places d’accueil. On va droit dans le mur car ce qui fait la qualité d’accueil des enfants, ce sont les personnes, le personnel qui s’occupe des enfants. Il faut travailler avec les filières de formation pour les rendre de qualité et faire évoluer ce métier. Il ne suffit pas de langer un enfant pour bien s’en occuper. C’est un métier qui est professionnel, qui demande des capacités pour accompagner un enfant dans son développement, gérer ses émotions, accueillir les familles. Ça demande beaucoup de compétences, ce qui veut aussi dire améliorer les conditions de travail, un meilleur salaire, des possibilités de formation, de mobilité professionnelle, d’amélioration des fins de carrière ».
Outre une demande de revalorisation des salaires, les travailleurs du secteur veulent que le taux d’encadrement soit réévalué pour passer d’une puéricultrice, à une et demie pour 7 enfants. Une mesure essentielle selon eux car celle-ci limiterait la pénibilité du métier et lui ferait gagner en attractivité et donc à terme en personnel ce qui libérerait des places de crèche.
Après un cercle vicieux, c’est l’espoir d’un cercle vertueux qui anime le secteur.
Une manifestation est prévue à Bruxelles devant le cabinet de la ministre de l’Enfance Valérie Lescrenier.