Depuis cinq ans et leurs débuts en Ju-Jitsu en duo, Loane Collie et Morgan Rapilly parcourent les tatamis du monde entier et participent aux plus grandes compétitions. Mais cet été, elles entreront dans une nouvelle dimension en participant à leur premier World Games « On est très contentes, évidemment d’avoir été sélectionnées et très honorées de pouvoir représenter la Belgique. C’est un peu le but dans une carrière d’un Jujitsuka. Je pense que c’est la plus grande compétition qu’on puisse faire, c’est un peu comme les Jeux olympiques pour notre sport ». Les championnes du monde U21 n’iront pas en Chine sans objectif. « On ne se dit pas que c’est gagné, évidemment que non mais on va juste énormément s’entraîner pour performer et on espère au moins être sur le podium et qui sait peut-être plus haut ! »
Le duo : un atout pour les combattants
Avant d’en arriver là, le chemin a été long car le Ju-Jitsu en duo, ou Duo System, est un sport atypique entre une discipline artistique et un sport de combat. Mais ici, attention, les duos ne s’affrontent pas mais réalisent une sorte de chorégraphie ensemble. C’est ce qu’explique Marianne Deldicque, leur entraîneur. « On s’affronte dans le duo qu’on propose et c’est bien techniquement que le jugement se fait sur le départ, l’attaque, la parade, la projection et la finition ». Les mouvements sont notés par un jury, les duos recherchent donc la perfection dans les gestes réalisés. Pour Marianne Deldicque, il s’agit d’un passage obligé. « Tous mes combattants sont passés par le Duo System, comme ça, ils sont obligés d’apprendre techniquement, d’être très propre dans leurs gestes et ensuite dans le combat, ça se voit. La différence se voit ».
La communication : condition indispensable à la performance
Loane Collie et Morgan Rapilly se consacrent à 100% au duo. Et pour progresser, un maître mot : communiquer. « On se rassure l’une et l’autre, on se dit ce qui s’est bien ou mal passé, ce que l’on peut améliorer, c’est la force du duo : tu n’es jamais seule, tu es toujours avec quelqu’un qui peut te rassurer. C’est idéal pour progresser ». Un échange indispensable pour gérer les hauts et les bas avec son ou sa partenaire, mais aussi pour évacuer la frustration liée à une compétition ratée ou à un coup mal maîtrisé. « Ça arrive aux entraînements, des fois, on se le prend et on se relève. On dit à l’autre d’y aller plus doucement mais parfois en compétition on ne maîtrise pas. Une fois, elle m’a mis un coup de coude tête en arrière et j’ai fini avec un coquard. Pendant mes vacances, les gens croyaient que je me battais. Là, je lui en ai quand même voulu un peu ». Une entente indispensable pour persévérer dans une discipline exigeante, surtout quand les parcours et les études éloignent mais les deux Cominoises le montrent bien : même dans ces cas-là, il est possible de performer.