Du côté politique, on prend acte de cette demande. Dans son accord de majorité, le gouvernement fédéral s’est engagé à « examine [r] la faisabilité de la portabilité des numéros de compte« . Avec ces termes flous, la mise en œuvre de la mesure semble donc encore très hypothétique à ce stade.
D’autant que la décision doit être prise au niveau européen, et non au niveau belge, assure Febelfin, la Fédération belge du secteur financier. « L’Union européenne avait étudié différentes solutions pour la mobilité bancaire et avait estimé que la plus simple à mettre en œuvre était la mobilité interbancaire, soit le bankswitching », expose la porte-parole Charline Gorez. Car d’un point de vue technique, ajoute-t-elle, c’est différent d’un changement de numéro de téléphone. « Au niveau européen, il existe le système SEPA qui permet de faire des virements en euro de façon harmonisée. Et via ce système, les numéros de compte ont également été harmonisés avec le format IBAN. Le numéro de compte bancaire est composé de codes qui permettent d’identifier la banque à laquelle le compte appartient. Donc si on voulait rendre les numéros de compte bancaire portables, cette méthode ne fonctionnerait plus. Il faudrait alors avoir une sorte de base de données qui suit en temps réel à quelle banque appartient chaque IBAN, et ça partout en Europe. Ce serait assez lourd à mettre en place« , développe Charline Gorez. Et surtout cher… Une dépense que le secteur bancaire se garderait bien de faire, d’après Test Achats.
« Le système bankswitching fonctionne bien« , poursuit la porte-parole de Febelfin. « Il n’y a pas de désavantage à l’utiliser par rapport à la portabilité, étant donné que ça vous permet déjà de changer de banque facilement« , conclut Charline Gorez.