Le 7 avril 1994, 10 soldats belges étaient assassinés au Rwanda. Cette date est devenue le rendez-vous annuel pour leur rendre hommage, ainsi qu’à tous les hommes et les femmes tombés au service de la Belgique depuis 1945, les vétérans.
En tout, 254 noms ont été cités à la Colonne du Congrès à Bruxelles, devant la tombe du Soldat inconnu. Parmi eux, les collègues para-commando de Jean-Bernard Mathieu, tués en Somalie en 1993. Grièvement blessé, lui a eu la chance de s’en sortir. « J’ai perdu un œil, une grosse partie de l’audition, de l’odorat. Mes trois camarades ont, eux, perdu la vie : le sous-lieutenant Frédéric Boon, le caporal Jacob et le caporal Noël« .
Brenda Kraus est quant à elle issue d’une famille de militaires. Si elle est là pour représenter la fédération royale des militaires à l’étranger, son frère est un vétéran d’Allemagne, et son père, un volontaire de la Corée, « la guerre oubliée« , comme elle la décrit. « Je suis là pour les frères d’armes de toutes unités, je suis ici en devoir de mémoire« .
Dans le public, on retrouve aussi des vétérans, dont certains sont plutôt amers. « On se fout de notre tête ici, on ne fait rien pour les vétérans« , insiste Michel Neyt, lieutenant-colonel Hre. Il réclame un vrai statut pour les vétérans, qui est en discussion depuis une vingtaine d’années.