La cheffe de groupe des Engagés parle de son entrée au Parlement comme un choc. « Moi j’avais une haute estime des hommes et des femmes politiques. Et je me suis dit : j’arrive dans la plus grosse instance du pays. Tous ces gens sont parfaitement respectueux et vont travailler ensemble pour trouver des solutions« , avance Aurore Tourneur. « Quand je suis rentrée dans le Parlement, j’ai senti le poids de la responsabilité sur mes épaules« .
Après quelques mois, cet idéal s’est heurté violemment à la réalité. Aurore Tourneur en veut pour preuve une anecdote récente.
« Je quitte le Parlement. Je suivais une personnalité de l’opposition dont je tairai le nom. Et j’entends : On les a bien fait chier aujourd’hui« , rapporte la cheffe de groupe. « Je suis désolée mais je suis atterré d’entendre ça. Ce n’est pas digne des hommes et des femmes politiques que nous sommes. Nous avons reçu un mandat et de la confiance de la part de nos citoyens. On doit être à la hauteur de cette attente« .
J’entends : ‘On les a bien fait chier aujourd’hui’. Je suis désolée mais je suis atterrée.
Et si elle dénonce les combats de coqs ou les phrases chocs sur les réseaux sociaux, Aurore Tourneur veut croire que son rôle peut être utile. Elle donne l’exemple d’une question au ministre de l’Emploi, David Clarinval (MR) sur la fermeture des magasins Cora.
« On a cherché tous ensemble comment être la plus pertinente possible pour poser une question qui va permettre au ministre compétent de prendre de bonnes décisions. On s’est dit : tiens, il existe un Fonds européen d’ajustement à la mondialisation. C’est un levier que l’on peut faire fonctionner pour des cofinancements de l’aide à la reconversion« .
Reste à voir si cette idée soufflée au ministre Clarinval fera son chemin au profit des travailleurs.