Pourtant, le comportement violent de ces quelques policiers vient de faire l’objet d’une condamnation de la part de la justice. Une condamnation devant un tribunal civil à l’encontre de l’État belge, de la zone de police Bruxelles Capitale Ixelles et du bourgmestre de la Ville de Bruxelles, également président du collège de police de la zone en question. Les faits remontent au 24 janvier 2021. À l’issue d’une manifestation contre la justice de classe, 232 personnes dont 86 mineurs avaient été interpellés par la police et emmenées dans les cellules des casernes Géruzet à Etterbeek. Dans le cadre d’une enquête du magazine #Investigation « Racisme à la police, l’impunité en question », nous avions recueilli le témoignage de Pierly Kayaert, un jeune homme de 17 ans qui expliquait avoir été victime de violence de la part de plusieurs policiers. « Alors que j’étais enfermé, cinq policiers m’ont mis par terre et ont commencé à me donner des coups de pied. Ils ont dit aux autres jeunes présents dans la cellule de baisser la tête sans quoi ils recevraient des claques. Je pense que c’est à cause de ma couleur de peau qu’ils m’ont traité comme ça ». Des violences déjà dénoncées à l’époque par la CGSP « après avoir recueilli des témoignages de collègues policiers présents qui ne cautionnaient pas ces agissements de quelques collègues et en étaient ressortis choqués ».
Contacté, le cabinet du bourgmestre Philippe Close nous indique avoir fait appel de cette condamnation, et ajoute « ne tolérer aucun comportement inadéquat au sein de notre zone de police nuisant à la profession et à la légitime confiance que tout citoyen doit pouvoir placer dans sa police ». Une réponse qui risque de ne pas satisfaire la CGSP. D’autant que, selon nos informations, les policiers incriminés font toujours partie du service intervention de la zone et effectuent donc régulièrement des missions de maintien de l’ordre lors de manifestations. Le syndicat a d’ores et déjà inscrit cette problématique des violences policières à l’ordre du jour du prochain comité de concertation présidé par le bourgmestre de la Ville de Bruxelles. Ce sera le 3 avril prochain. « La finalité de nos démarches est de redonner au citoyen la confiance dans nos institutions policières. Une confiance qui s’effiloche au fil du temps comme en témoigne l’importante participation à la mobilisation du 15 mars 2025 contre les violences policières » qui avait rassemblé plus de 1500 manifestants.