Au début des années 2000, une équipe de recherche de l’UCLouvain a démarré une étude. L’objectif était de pouvoir fournir une aide aux nombreux enfants, dès l’âge préscolaire, venant en consultation et dont les parents disaient « je n’en peux plus, mon enfant est insupportable« , explique la docteure en psychologie. Les recherches ont montré qu’il existait des facteurs de risque chez ces enfants très jeunes qui présentent des troubles du comportement. « Et deux de ces facteurs de risque, c’est la gestion des émotions et ce qu’on appelle l’inhibition, c’est-à-dire la capacité à se contrôler. »
On a vu qu’en travaillant l’inhibition et les émotions, on avait un effet sur le comportement de l’enfant
Après une prise en charge, de x séances où les facteurs de risque étaient ciblés, « on a vu qu’en travaillant l’inhibition et les émotions, on avait un effet sur le comportement de l’enfant« . L’objectif a été ensuite de partager ces résultats avec le plus grand nombre, sur le terrain, et notamment chez les enseignants. Précisons qu’avec la réforme de la formation initiale des enseignants, les futurs profs ont déjà dans leur cursus des cours sur les processus d’apprentissage.
Ajoutons encore qu’il peut y avoir des troubles du comportement associés à d’autres diagnostics que ceux cités plus haut, notamment chez les enfants qui présenteraient un trouble du spectre autistique ou qui présenteraient une déficience intellectuelle. On parle aussi des enfants TDAH (trouble déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité) qui n’ont pas encore été diagnostiqués. Cela étant, des troubles du comportement peuvent aussi apparaître chez des enfants qui n’ont aucun diagnostic.
Quoi qu’il en soit, précise la spécialiste, il ne faut pas attendre qu’un enfant ait des difficultés pour l’aider à développer ses compétences. Raison pour laquelle, elle parcourt des écoles (dès la maternelle) et forme des enseignants. « Certains enfants qui auraient pu, peut-être, développer des difficultés, mais qui ne vont pas les développer parce qu’on les a outillés. Et ça, c’est quand même en matière de santé mentale, un chouette challenge. »